1. La dernière homélie (et prière universelle)
Fête de l’Epiphanie2-3 janvier 2021 – Père Miguel Roland-Gosselin
Nous aimons bien ces trois « mages venus d’Orient », prétendument appelés Melchior, Gaspard et Balthasar, et prétendument rois. En vérité nous ne savons rien d’eux, sinon que l’évangile les appelle des « mages venus d’Orient ». Des mages, autrement dit des savants qui scrutent les étoiles, à l’affût du mystère du fond des choses. Ils sont originaires d’Orient, du côté où le soleil se lève ; ils symbolisent l’humanité pressée de comprendre, la première à se dresser pour saisir la vérité. En somme, ces trois personnages de la crèche évoquent la multitude des chercheurs de sens, tous les hommes et femmes de bonne volonté qui sont en quête de la vérité. Ils sont l’humanité tendue vers son salut.
Les mages viennent de loin, d’un tout autre monde. Le prophète Isaïe, ils ne le connaissent pas, ils ne scrutent pas les Écritures. Voilà une observation intéressante. Ainsi donc, se pourrait-il qu’en dehors de tout contexte biblique, et aujourd’hui en dehors du christianisme, l’intelligence humaine soit capable de se mettre en route sur un chemin qui conduit vers Jésus ? Oui, semble-t-il ; toutes les quêtes honnêtes, et la recherche scientifique, et les religions étrangères, tout ce par quoi un homme cherche la vérité, cela l’oriente déjà vers le Christ, et il pourra s’en approcher de très près. Pour autant, la quête n’ira pas jusqu’au bout ; les mages ne pourront pas faire l’impasse sur la Révélation. L’étoile les a conduits jusqu’à Jérusalem, jusqu’au peuple des Saintes Écritures, et il faut maintenant ouvrir le Livre. Belle humilité des rois-mages qui s’inclinent vers le peuple d’Israël, fût-il représenté par un roi Hérode misérable. Aujourd’hui l’Église, aussi indigne qu’elle puisse être, est en charge de l’Évangile et à ce titre indispensable au salut du monde.
Comme ils sont heureux, les rois-mages de la crèche ! Enfin ils arrivent au but. Sur le visage de Jésus se dévoile le « mystère caché depuis la fondation du monde ». Je vous interroge : quel est-il, ce mystère ? Quelle est l’ultime vérité que tout homme aspire à connaître, cette révélation vers laquelle sont tendus tous les cœurs humains, celle qui – croyons-nous – se révèle en Jésus-Christ ? Nous pourrions répondre de plusieurs façons, dire par exemple : c’est le mystère de l’Incarnation (Dieu nous rejoint dans l’humanité), ou le mystère de la Trinité (Dieu est en lui-même une relation d’amour), ou le mystère du Salut (le Christ en croix nous a libérés du péché et de la mort), etc. Tout cela est vrai, tout cela dit le meilleur que l’homme puisse apprendre sur lui-même et sur Dieu. Aujourd’hui, avec saint Paul dans la deuxième lecture, nous dirons : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse… » Voilà la bonne nouvelle de l’Épiphanie. Nous sommes tous fils, tous frères, tous héritiers, tous « un seul corps ». Tous, à savoir : les juifs et les païens, le terreau biblique et l’immensité du monde humain en quête de salut.
Depuis la nuit des temps, l’humanité peine à devenir fraternelle ; nous sommes divisés entre les peuples et divisés dans nos propres cœurs. Pourtant le fond de notre être est une promesse d’unité. La Bible entière raconte la longue et difficile gestation de la fraternité humaine, symbolisée en particulier par la rencontre des juifs et des païens. Mais qui achèvera de nous révéler que nous sommes faits pour n’être qu’un ? Qui nous conduira à cette vérité toute simple, que nous sommes avant tout des hommes, aimés de Dieu, hommes et femmes tout simplement, voués à l’unité et à la paix ? Cette vérité-là, nous la réapprenons sans cesse sur le visage des nouveau-nés. Je regarde un tout petit enfant, et je suis ramené à ma simplicité foncière et à l’urgence d’établir entre nous l’unité.
Dieu s’est fait petit enfant. Ce Dieu-là ne nous forcera en rien, il n’établira pas de force entre nous l’unité fraternelle. Fragile et démuni, petit visage babillant, il nous adresse pourtant un appel formidable. Comme tous les nouveau-nés, il nous appelle à naître, à naître enfin à une humanité plus belle. Mais sur le visage de Jésus, l’appel vient de plus loin, d’infiniment plus loin. Déjà nous entrevoyons ce que nous connaîtrons bientôt : cet enfant est Dieu né de Dieu. Il vient nous introduire dans une humanité renouvelée, aimante, victorieuse du péché et de la mort. Les mages d’Orient, avec leur grand désir, se sont mis en route pour l’accueillir. Avec eux nous nous prosternons en silence et offrons nos présents : l’or des rois, pour qu’il sache que nous lui donnerons le meilleur de nous-mêmes ; la myrrhe de l’ensevelissement en promettant de l’accompagner jusqu’au bout sur son chemin d’humilité ; et l’encens, pour qu’il sache notre désir d’élever avec lui notre existence dans la prière et la sainteté.
Frères et sœurs, une nouvelle année commence, et de grands défis nous attendent. Ouvrons les yeux vers les étoiles, chacun selon sa science, tous avec un grand désir. Il suffit de peu de choses pour se mettre en route. Certains, comme Hérode et ses grands-prêtres avaient le salut à portée de main et sont restés immobiles, enfermés dans leur méchante peur et leur jalousie. Laissons plutôt parler ce qu’il y a de meilleur en nous, fût-ce une petite étoile de rien du tout. Elle ne nous lâchera pas, elle nous conduira jusqu’au but, et nous y trouverons une grande joie.
Prière Universelle
Président : Avec les mages qui viennent de loin et remplis de confiance devant l’Enfant Jésus, nous formulons ensemble une prière universelle.
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Seigneur Jésus, en cette fête de l’Épiphanie nous te présentons l’humanité immense en attente de salut. Nous te rendons grâce pour la multitude de ceux qui, sans te connaître, cheminent dans la lumière en s’efforçant d’aimer et de progresser dans l’existence. Et nous te confions tous ceux qui peinent à avancer, ceux qui ne voient pas de sens à leur vie, ceux qui souffrent dans la nuit. Pour tous, nous te prions.
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Seigneur Jésus, nous te présentons ton Église, avec son or, son encens et sa myrrhe. Tu lui as révélé ton visage pour qu’elle en porte témoignage sur toute la surface de la terre. Rends-la fidèle dans sa prière, digne dans son témoignage, juste dans sa parole, afin que se répande ton évangile. Nous t’en prions.
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Seigneur, puisque l’année 2021 s’ouvre sur un chantier planétaire exceptionnel, nous te le présentons avec insistance : aide-nous à gérer cette crise sanitaire avec cœur et intelligence. Vois les souffrances qu’il faudra encore supporter et les efforts qui continuent à se déployer. Aide-nous à soigner, réparer, consoler. Aide-nous à sortir de cette épreuve personnellement et collectivement changés, grandis et mieux unis peut-être. Nous t’en prions.
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Et Seigneur, devant la Sainte-Famille encore exposée dans les crèches, devant le visage de l’Enfant sauveur, nous te confions à nouveau les familles, la joie des enfants, de leurs parents et grands-parents. Que ce bonheur soit solide et contagieux, distribué à toutes les personnes isolées et solitaires. Nous t’en prions.
Fête de Ste Marie Mère de Dieu. Vendredi 1er janvier, Homélie du Père Etienne Grieu
Je relève simplement à propos de cette page d’Evangile un contraste :
D’un côté, on lit « tout ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers ».
De fait il y a de quoi s’étonner. Car les bergers, d’après l’évangéliste Luc, ont vu l’ange du Seigneur et ont entendu l’armée céleste tout entière chanter les louanges de Dieu ; et puis, ils ont reçu ce message, cette bonne nouvelle de la naissance d’un sauveur, d’un Messie, grande joie pour tout le peuple.
Cela fait beaucoup de choses extraordinaires. Et ce qui est le plus extraordinaire encore, sans doute, pour ces auditeurs, c’est que tout cela ait été annoncé à des bergers. Les bergers étaient considérés, à cause de leur mode de vie, comme des personnes peu fiables. Leur témoignage n’était pas considéré comme valable et, par exemple, il ne pouvait pas être pris en compte dans un procès. Ce devait être le genre de personnes chez qui on se demande tout le temps, quand ils parlent, si l’on peut les croire ou s’ils sont en train de nous raconter des carabistouilles.
Il y a donc sans doute tout cela derrière cette expression « ils s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers » ; on peut imaginer une curiosité avec un brin de scepticisme.
Finalement, cette attitude est une manière d’accueillir ce qui nous arrive : on regarde, on s’intéresse, on peut aller jusqu’à examiner, mais ne fait pas entrer. On met cela dans un coin, sur le côté, en attendant des confirmations. Et si les confirmations ne viennent pas, eh bien, on ira jeter tout cela aux dépôt des illusions sans valeur. On peut vivre toute sa vie sur ce mode là ; et c’est sans doute une manière de n’être pas trop affecté par ce qui se passe.
En contraste avec cette manière d’accueillir, le texte dit à propos de Marie : « Cependant, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ».
Par rapport à l’attitude précédente, je vois trois différences :
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Elle retient ces événements ; on pourrait dire, elle les fait entrer chez elle. Elle accepte qu’ils soient amenés jusqu’en ce lieu qui fait le cœur de son existence, le cœur de son être. Autrement dit, elle se laisse toucher par ce qui lui arrive, et en profondeur.
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Et puis, le texte ajoute : « elle les méditait dans son cœur ». Je vois là un accueil actif, pas seulement passif : méditer suppose de s’interroger, de mettre en relation, et puis, surtout de demeurer sur ce qui est arrivé, de ne pas tout de suite passer à autre chose, pour laisser se déployer le sens de ce qui s’est passé.
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Et la 3e différence, c’est qu’en accueillant les choses ainsi, c’est la parole des bergers que Marie accueille et c’est aussi les bergers eux-mêmes. Ici commence le travail de réconciliation qui sera celui du Christ, qui fait de nous des fils du Père, comme on l’a entendu dans la 2e lecture, et qui, nous redonne les uns aux autres comme frères, comme sœurs.
Aujourd’hui, nous pouvons demander au Seigneur d’accueillir tout ce qui nous arrivera dans cette nouvelle année comme Marie l’a fait : en nous laissant toucher en profondeur, en étant disposés à entendre ce qui nous est dit, à partir de là ; et peut-être y a-t-il là tel ou tel rendez-vous que Dieu nous donne. Et en même temps, ce sont aussi nos frères, nos sœurs, que nous redécouvrons.
Fête de la Sainte Famille – 27 décembre 2020 – Homélie du Père Jean-Bruno Durand
(Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3 ; Ps 104 (105), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9 ; He 11, 8.11-12.17-19 ; Lc 2, 22-40)
Aujourd’hui, frères et sœurs, avec cette fête de la Sainte Famille, ce sont trois époques qui se croisent, trois histoires qui se rencontrent.
Il y a l’histoire du peuple de Dieu à travers la Première Alliance, il y a l’histoire de Marie, Joseph et Jésus, et il y a notre propre histoire. Ces trois histoires se rejoignent et s’éclairent mutuellement.
1. L’Ancien Testament et la Première Alliance sont très présents en ce jour. D’abord, la foi d’Abraham et de Sara, l’appel à partir vers un autre pays, la descendance dépassant toute espérance. Puis le Temple, ce lieu par excellence de la présence de Dieu mais aussi de la réponse de l’homme à Dieu. On s’y réfère à la Loi, à la Thora, ce don fait par Dieu pour la vie de son peuple. Surtout, on y découvre toute la force d’une attente et d’un désir. C’est l’attente de la « consolation d’Israël », de l’accomplissement plénier du dessein de Dieu.
Syméon et Anne représentent le meilleur du peuple de Dieu. Un homme juste, religieux, accueillant l’Esprit de Dieu en sa vie. Une femme prophète, vivant dans le jeûne, la prière et le service de Dieu. On peut deviner, on peut sentir leur droiture, leur fidélité, leur foi. Ils ont le cœur ouvert pour ce que Dieu va donner et qui est encore plus grand que tous les dons de la Première Alliance.
2. Jésus est présent. Tout simplement. Avec Marie et Joseph. Prenons le temps de les regarder tranquillement. De jeunes parents, avec leur enfant. Ils vont au Temple pour la purification et ils présentent leur modeste offrande.
Un enfant, dans sa fragilité. Et la joie qu’il apporte. Le Verbe éternel s’est fait petit enfant, le Fils unique du Père se découvre à nous dans la simplicité, dans l’ordinaire d’un nourrisson qui ne parle pas encore.
Et voici que Syméon puis Anne s’approchent. La Première Alliance va vers son accomplissement, elle va vers le Messie promis. Mais c’est sans bruit, pauvrement, humblement. Syméon et Anne ont su deviner, voir et accueillir.
3. En ce jour, nous pouvons nous réjouir. Avec les parents de Jésus. Avec tous les parents qui se réjouissent de l’enfant que Dieu leur a donné. Accueillons déjà cette joie très simple et très belle de l’accueil d’un enfant.
Mais il y a plus encore. La joie et la louange auxquelles nous sommes appelés avec Syméon et Anne, avec Marie et Joseph, sont certes humaines, mais c’est bien plus que cela. C’est par l’Esprit Saint que nous pouvons entrer dans cette joie et cette louange.
Car c’est la consolation d’Israël qui vient, c’est l’accomplissement des promesses, c’est le don plénier de Dieu, la nouvelle et définitive Alliance.
L’attente la plus pure, et sa réalisation… la Première Alliance, et son accomplissement dans le Christ Jésus… eh bien, ils viennent vers nous, ils sont pour nous. L’histoire du peuple de Dieu et l’histoire de Marie, Joseph et Jésus viennent rencontrer notre propre histoire, à chacun de nous. Elles viennent éclairer, transformer notre histoire.
4. « Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long » dit la chanson. Eh bien, quand le Verbe se fait chair, quand le Fils de Dieu se fait homme, il prend son temps. Il prend le temps d’apprendre. Il découvre ce que cela veut dire d’être un être humain. Saint Luc nous dit : « Ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » (Luc 2,40).
Trente ans d’une vie, voilà la durée de la vie cachée à Nazareth : c’est dire l’importance du temps des préparations. C’est le temps où Jésus découvre de l’intérieur la vie humaine, où il apprend à parler et à marcher. À jouer et à travailler. À aimer et à prier. Comme chaque être humain, il reçoit des siens, de Marie sa mère, de Joseph, de ses cousins et amis, il reçoit et apprend l’humanité. Et, en même temps, il sanctifie cette humanité très simple, très ordinaire, notre humanité à tous, et en particulier la vie familiale. Il nous apprend à vivre et à aimer comme Dieu aime, y compris dans ce qui semble le plus ordinaire et le plus banal.
5. Alors que pouvons-nous demander à Dieu en ce jour ?
Peut-être demander d’être sous la mouvance de l’Esprit Saint, comme Syméon et Anne, pour entrer dans la louange de Dieu, pour annoncer la venue du sauveur.
Peut-être, demander de laisser l’attente se creuser en nous, pour mieux accueillir le don de Dieu. Pour recevoir joie et paix, au plus profond, et dans tout notre être, et jusqu’au passage de ce monde à la vie éternelle. Pour témoigner que la lumière du Christ est donnée à toutes les nations.
Et plus encore, simplement, humblement, demander de prendre l’enfant dans nos bras, comme le vieux Syméon le fait, pour bénir et prier Dieu avec lui.
En cette fête de la Sainte Famille, nous nous réjouissons de cette vie familiale très simple qui fut celle de Jésus, Marie et Joseph, et nous demandons à Dieu que les familles de la terre vivent de cette joie simple et vraie, à la manière de Jésus, à la manière de ses parents, à la manière même de Dieu.
P. JB. Durand, sj
Homélie du Jour de Noël (25 décembre 2020) Père Jean-Bruno Durand
(Is 52, 7-10 ; Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18)
1. Dans la nuit silencieuse, dans ce monde marqué par tant de détresses, puis dans le jour qui commence à naître, voici Dieu qui se donne au monde. Voici Noël, et sa douce lumière. Dieu vient, Dieu s’offre à nous dans la fragilité de cet enfant nouveau né, en cette crèche de Bethléem.
C’est le don le plus précieux, le plus grand. Il y a de quoi pleurer de joie, de quoi chanter avec tous les anges du ciel. Et nous le célébrons en ce jour : « Gloire à Dieu et paix aux hommes ! ».
2. Mais voilà, nous ne voyons pas, nous sommes aveugles, notre monde est aveugle. « Le Verbe est la vraie Lumière » … « mais le monde ne l’a pas reconnu » nous dit saint Jean. « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. » (Jn 1, 1-18)
Beaucoup de nos contemporains ne connaissent pas vraiment Jésus, ils n’y font guère attention… et ils n’attendent la venue d’aucun Dieu. Et nous-mêmes ? Faisons-nous attention de tout notre cœur, de tout notre être ?
Que d’obstacles parfois en nous et en notre monde !
Il y a la nuit, sans doute. En beaucoup d’endroits et en beaucoup de vies. Les souffrances petites ou grandes, les violences, les blessures, les haines. Dieu peut-il venir en cette nuit ?
Il y a aussi les lumières artificielles, le clinquant des paillettes, les fausses joies et les faux bonheurs. Nous nous laissons attirer par le scintillement des modes et des désirs de consommation. Nous négligeons le véritable jour, la vraie lumière.
Souvenons-nous de Bernanos et du Journal d’un curé de campagne. Le curé de Torcy dit à son jeune confrère : « Pense donc ! Le Verbe s’est fait chair, et les journalistes de ce temps-là n’en ont rien su ! »
3. Alors, il nous faut changer de lunettes, il nous faut de nouveaux écouteurs.
Nous avons des lunettes qui ne voient que le mal en ce monde ? Alors achetons des lunettes qui permettent de voir la lumière du jour. Nous avons des lunettes qui ne voient que le clinquant et le superficiel ? Alors venons avec les bergers à la crèche. Nous n’écoutons que des discours vains et trompeurs ? Alors venons écouter Dieu. « Il nous parle par son Fils », « qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes. », nous dit la lettre aux hébreux (He 1, 1-6). Oui, il nous parle par celui qui est le « rayonnement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être ».
C’est dans l’humilité de la nuit de Bethléem, c’est dans la fragile lumière d’un jour à peine naissant que Dieu se montre aujourd’hui. C’est dans la simplicité de Marie et Joseph, c’est dans l’humilité des pauvres bergers, c’est avec eux que nous pouvons accueillir la splendeur de Dieu qui se donne à nous et qui se donne dans ce frêle enfant.
Oui, demandons à Dieu des yeux pour voir vraiment, des oreilles pour entendre vraiment. Ce qu’il nous donne à voir, ce qu’il nous donne à entendre, en ce moment fragile et merveilleux, c’est un nouveau né, pauvre et vulnérable, et c’est la lumière du monde.
4. D’une certaine manière, il ne suffit pas que Jésus naisse à Bethléem. Il faut aussi que Jésus naisse en notre cœur, et qu’il grandisse en notre vie.
Le poète Angelus Silesius avertissait : « Que Christ naisse mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas en toi, tu restes perdu pour jamais… » (Le pèlerin chérubinique, I, 61).
Alors comment faire ? Que faire ?
La première chose à faire, je crois, c’est de ne rien faire. C’est de laisser Dieu faire à sa manière : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». La première chose, c’est d’accueillir Dieu comme il se donne, venant parmi nous, venant en notre monde, oui, en ce monde-ci, et venant y faire sa demeure.
Et la deuxième, c’est de consentir, de dire « oui » avec Marie et Joseph, d’avoir foi et de nous réjouir avec eux. D’être à leur côté. De nous laisser soutenir et accompagner par eux.
Et la troisième sans doute, c’est de nous mettre en route, et pour cela, nous ne sommes pas seuls. Déjà les anges des cieux nous précèdent, déjà les pauvres et les méprisés de ce monde nous précèdent, déjà les bergers, les mages, les poètes, les savants, les humbles artisans, les solides laboureurs de nos ancêtres nous précédent. Déjà les enfants comme les vielles gens, les hommes comme les femmes de toute condition et de toute nation sont sur le chemin. Déjà nous pouvons mettre nos pas dans les pas de ceux qui avant nous ont dit « oui » au Seigneur, jour après jour, pauvrement souvent, humblement, mais avec cette détermination de ceux qui acceptent de voir avec les yeux de Dieu, d’écouter avec le cœur qu’il donne.
Tout nous est donné en Jésus, mais nous n’avons jamais fini de le découvrir et de l’accueillir. En chacun de nous. Et dans toutes les cultures de notre terre. Mais déjà commence à s’accomplir la parole du prophète : « Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu. » (Is 52, 7-10). Déjà commence à s’accomplir la promesse de Dieu.
Oui, déjà Jésus vient naître en nous.
P. JB. Durand sj
PRIERE UNIVERSELLE DE LA NUIT DE NOEL Père Miguel Roland-Gosselin
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Jésus, Sauveur des hommes, nous te présentons notre monde.
Dans notre humanité, tu trouveras de grandes beautés, mais des folies aussi et beaucoup de péché. Nous te remercions de venir grandir parmi nous et affronter avec nous nos défis. Cette année, ils sont immenses et planétaires. Viens, Seigneur, renouveler notre terre et guérir nos cœurs, nous t’en prions.
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Jésus, Sauveur des hommes, nous te présentons l’Église.
Nous sommes cette portion de l’humanité qui, par la puissance de l’Esprit, essaye de t’accueillir aujourd’hui. Mais nous peinons à te ressembler. Nous voudrions donner un meilleur témoignage de ton humilité, de ta beauté, de ton inconditionnelle charité. Oui, Seigneur, viens rajeunir ton Église, nous t’en prions.
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Jésus, Sauveur des hommes, nous te présentons la multitude des plus-petits.
Les enfants d’abord, à toutes les étapes de leur conception, de leur croissance, de leur éducation. Et nous pensons aussi, Seigneur, à tant d’hommes et femmes que tu aimes avec préférence parce qu’ils sont démunis ou fragiles, ou parce qu’il n’y a pas de place pour eux dans notre maison commune. Oui, Seigneur, viens affermir et consoler tes frères, nous t’en prions.
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Jésus, Sauveur des hommes, nous te présentons toutes les familles de la terre. Beaucoup d’entre elles ne sauront rien de la joie de Bethléem et n’entendront pas le chant des anges. Néanmoins, et malgré des conditions moins favorables cette année, nous souhaitons que les échos de Noël leur apportent joie, tendresse, amitié, croissance commune. Oui, Seigneur, viens prendre ta place dans toutes les maisons, nous t’en prions.
Homélie du 4ème dimanche de l’Avent, 20 décembre 2020- Père Jean-Bruno Durand
(2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16 ; Ps 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29 ; Rm 16, 25-27 ; Lc 1, 26-38)
1. Voici les vacances et bientôt Noël. Un temps pour tous : les chrétiens bien sûr, mais aussi les non chrétiens. Normalement, un temps pour accueillir le repos, la joie, la fête. Mais, cette année, c’est un temps marqué par les inquiétudes sur la situation sanitaire, économique, sociale. Un temps marqué par les soucis pour nos proches peut-être. Il nous faudrait un bon temps de repos, un repos bien paisible… Et nous pouvons prier pour cela.
Pourtant, aujourd’hui, je ne vous invite pas à être en vacances, je vous invite à venir à l’école ! Oui, à venir vous instruire, à vous laisser instruire. Pour recevoir bien plus qu’un peu de tranquillité… Pour recevoir la paix et l’espérance véritables. Je vous invite à écouter, à voir, à regarder, à comprendre. Je vous invite à venir à l’école, avec Marie, avec Gabriel, et aussi avec David, Nathan, Joseph, Élisabeth, Paul et bien d’autres dans l’histoire.
2. Qu’avons-nous à découvrir ? À quoi notre intelligence et notre cœur sont-ils appelés ?
Ce qui se montre à nous, ce que toutes les nations de la Terre sont invitées à découvrir, c’est, nous dit saint Paul, le « mystère gardé depuis toujours dans le silence ». Ce mystère, c’est le mystère de Dieu, et non moins celui de notre vie humaine. Et c’est le mystère de la rencontre entre Dieu et notre humanité.
3. Le mystère, ce n’est pas l’incompréhensible, mais l’inépuisable. Non pas l’absurde, mais ce qui donne le sens le plus profond. Le mystère, c’est ce que jamais nous n’aurons fini d’accueillir, de découvrir, de contempler.
L’être humain est déjà un mystère pour lui-même. Et le monde, la vie le sont aussi. Jamais nous n’avons fini de chercher et d’apprendre ce que sont le monde, la vie, l’homme. En même temps que nous apprenons à les connaître et à les comprendre, d’un même mouvement, nous sommes invités au respect, à l’émerveillement, à l’accueil de ce qui nous dépasse. Ce mystère, c’est aussi celui de Dieu. De l’homme en quête de Dieu. De Dieu en quête de l’homme. De Dieu en quête de tout homme.
4. Dieu, le Très-Haut, l’Au-delà de tout, se fait aujourd’hui le plus proche. Il vient demeurer parmi nous. Il se découvre à nous dans l’humilité de la Crèche. Jésus, le fils de Marie, nous est donné aujourd’hui comme Fils du Très-Haut, comme Fils de Dieu. En lui, par lui et avec lui, se rencontrent l’attente de notre humanité et le don que Dieu fait de lui-même.
Aussi, le mystère de Dieu, ce n’est pas ce qui reste à jamais caché, mais ce que Dieu révèle aujourd’hui des profondeurs de son être et de son amour. C’est la rencontre entre Dieu et l’homme, c’est Dieu qui se donne lui-même.
5. Pour accueillir ce mystère, je vous propose de nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, à la manière de Marie et de l’angle Gabriel, et avec eux.
Marie est toute entière foi, humilité et consentement. Elle est pour nous un modèle de foi : elle accueille de tout son cœur, elle donne sa foi, sa confiance. Elle est un exemple de simplicité : elle ne tait pas ses interrogations, ne s’enorgueillit pas de la rencontre, mais se réjouit avec humilité du don de Dieu. Elle montre ce qu’est la disponibilité : elle s’ouvre à la parole qui lui est dite, et donne son « oui » par un plein acquiescement à la Parole qui vient. Dans l’Esprit Saint, Marie peut dire : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
6. Nous pouvons aussi nous laisser enseigner par l’ange Gabriel, le messager de Dieu. Écoutons les parole de l’ange : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » Et plus loin : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». Alors l’ange annonce la venue de Jésus, la venue du sauveur. Il dit quelque chose de neuf, d’inattendu, de bouleversant. Mais c’est dans la douceur, le respect qu’il le dit, c’est dans un don gracieux et lumineux. L’ange ne s’annonce pas lui-même : il annonce celui qui vient. Comme l’ont deviné bien des peintres au cours des siècles, la rencontre de l’ange et de Marie exprime la délicatesse et la douceur de la venue de Dieu en notre monde. Ainsi, il ne s’agit pas seulement de nous laisser guider par le message de l’ange, mais aussi par sa manière de faire.
Nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, à la manière de l’ange, c’est pouvoir donner et transmettre le meilleur de ce que nous avons reçu. C’est orienter vers celui qui vient. C’est porter aux autres la Bonne Nouvelle, avec cette délicatesse et cette force, avec cette douceur et cette générosité qui sont celles de l’Esprit de Dieu.
7. Il s’agit donc de nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, là où nous sommes. Parfois dans la grisaille des jours, parfois dans l’obscurité de la nuit. Et de nous ouvrir à ce qui est lumineux et qui vient de Dieu, avec Marie, avec Gabriel, avec tous ceux qui nous ont précédés dans la foi. Oui, mettons-nous à l’école de l’Esprit Saint. Il est un maître d’école à nul autre pareil, il nous révèle le mystère de la rencontre de Dieu et de l’humanité. Il est le Maître de l’impossible et de la joie, de la surprise et de la bénédiction. À son école, accueillons Jésus, l’enfant de la Crèche, qui vient nous surprendre, qui vient nous sauver.
P. Jean-Bruno Durand, sj
PRIERE UNIVERSELLE
Président : Frères et sœurs, accueillant en ce jour la venue du Fils du Très-Haut en notre chair, adressons au Père des cieux nos prières pour l’Église et pour le monde.
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Pour l’Église de Dieu, que le Père rassemble en la fondant comme Corps du Christ et Temple de l’Esprit, ensemble, prions.
Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)
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Pour ceux qui accaparent les richesses de ce monde et pour ceux qui vivent la pauvreté selon l’Esprit de Dieu, ensemble, prions.
Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)
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Pour les familles démunies, exilées, qui n’ont plus de maison, ensemble, prions.
Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)
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Pour les femmes qui attendent un enfant et pour celle qui ne peuvent pas en avoir, ensemble, prions.
Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)
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Pour qu’à l’exemple de Marie, notre communauté reçoive en sa chair et en son cœur la Parole de Dieu, ensemble, prions.
Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)
Président : Aux habitants de notre Terre, Seigneur, tends une main secourable : qu’ils te cherchent avec droiture et voient exaucer leurs justes prières. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Homélie du 3ème dimanche de l’Avent B. (Père Miguel Roland-Gosselin sj)
Jn 1, 6-8; 19-28
« Je tressaille de joie », chante le prophète Isaïe. Et pour cause ! Il est « envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles et guérir ceux qui ont le cœur brisé… » Puis chante la Vierge Marie dont nous avons repris le Magnificat en guise de psaume : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. » Enfin saint Paul : « Frères, soyez dans la joie, rendez grâce… » Oui, ce troisième dimanche de l’Avent mérite son nom de Gaudete, « réjouissez-vous ». Apparemment, la joie n’est pas mentionnée dans l’évangile, mais rappelez-vous : Jean Baptiste n’était pas encore né que déjà il « tressaillait d’allégresse » dans le sein d’Élisabeth. Et que dira-t-il de lui, Jean, au moment de s’effacer complètement devant Jésus ? Il dira : je suis « l’ami de l’époux, celui qui entend sa voix. Telle est ma joie : elle est parfaite ».
Décidément, c’est aujourd’hui un jour pour parler de la joie et pour nous mettre à son école. Je tire des Écritures deux leçons.
J’entends d’abord le « Soyez dans la joie » de saint Paul. Cet impératif sonne à mes oreilles comme une ardente invitation. Paul y revient souvent : « En tout temps, je vous le répète, réjouissez-vous » (Ph 4,4). Cela nous déconcerte, quand nous savons les épreuves et le poids de la vie. Pourtant l’invitation demeure, avec douceur et insistance. Elle fut inaugurée au début de l’évangile, quand un ange dit à Marie : « Réjouis-toi ». Et chaque matin l’Église ouvre sa journée en chantant le psaume invitatoire : « Venez, crions de joie pour le Seigneur ! » Il semble qu’entrer dans la joie soit bel et bien une mission chrétienne, une tâche et un apprentissage. Certes, la joie ne se fabrique pas, elle est une grâce qui ne se force pas, mais elle est là qui nous attend, toujours disponible. Vous espérez la joie ? Prenez la peine d’y entrer, le chemin de la joie n’est rien d’autre que la joie, comme le chemin de l’amour n’est rien d’autre que l’amour, comme le chemin de la vie n’est rien d’autre que la vie. Il y faut au point de départ un désir et une confiance. Et si la joie vous est donnée, surtout ne prétendez pas la saisir, qu’elle ne vous retienne pas, car sûrement la vraie joie vous attend plus loin. Ce que je goûte aujourd’hui n’est jamais que l’indice d’une plénitude promise. La joie est toujours devant.
Grand mystère. Mystère de la joie qu’on voit renaître par-delà les épreuves, plus mûre, plus intérieure, venue de Dieu sait où. Mystère de la joie qui se contente parfois de trois fois rien ; voyez les enfants… Le monde prétend nous vendre du bien-être et du bonheur, mais cela n’a rien à voir ; la joie est une grâce et elle ne se vend pas. Nous la demandons, pour nous et pour tous les hommes, avec l’idée qu’un cœur en joie est le plus beau culte rendu au Dieu vivant.
C’était la première leçon, en forme d’invitation et de grâce à demander. La seconde porte sur cette joie particulière qui est celle de l’Avent. « Il vient ». Nous goûtons ici au bonheur de l’attente, et d’attendre quelqu’un. Marie chante le Magnificat, la main posée sur son ventre, et sans doute n’y a-t-il pas de plus belle attente que celle-là : attendre un enfant. Il existe bien des sources de joie, mais la plus rassasiante sera toujours celle qui nous viendra d’un autre qui se présente. L’enfant qui s’annonce, l’amour quand il vient à son heure, ou plus simplement tout autre que nous croisons, dès lors qu’une rencontre est réussie. Si donc il existe un lieu d’exericice de la joie, pour apprendre à l’accueillir et à y progresser, probablement est-il dans l’effort que nous mettrons à être présent aux gens, à regarder leurs visages, à cheminer à leur pas, à nous laisser surprendre par des rencontres. Mieux encore : nous effacer pour que d’autres grandissent, peut-être est-ce, plus que tout, le chemin de la joie. Quant à la « joie parfaite » dont parle Jean Baptiste, elle est une grâce rare : celle d’avoir été visité par Dieu lui-même, d’avoir reconnu le Christ et de s’être effacé au profit de l’évangile. C’est une grâce rare, mais qui s’offre au moindre d’entre nous.
Et un jour viendra le bonheur en plénitude. Avez-vous remarqué comment, au cours de la messe, le prêtre prononce une (unique) fois le mot « bonheur » ? C’est aussitôt après le Notre Père, dans un développement qui nous laisse tendus vers « le bonheur que tu promets, l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur ». Jésus vient, et nous n’oublions pas son ultime promesse : « Je vous ai dit tout cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11).
PRIERE UNIVERSELLE
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Seigneur, avec Marie qui chante le Magnificat, nous voulons nous associer aujourd’hui à tous ceux et celles qui sont porteurs et contagieux de joie. Nous te rendons grâce pour les mères qui portent un enfant, et pour tous les enfants et jeunes qui grandissent paisiblement. Nous sommes en communion avec les hommes et femmes qui s’engagent dans l’amour. Nous te confions les personnes qui vivent une réconciliation ou des retrouvailles, ou qui s’accordent sur de beaux projets. Pour eux tous, nous te prions.
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Seigneur, tu souffres avec nous de voir tant de gens éprouvés, parfois à bout de ressources pour vivre heureux. Nous te confions les familles qui traversent l’épreuve du deuil. Également les nombreux malades et ceux qui les assistent. Nous te confions aussi les enfants et jeunes en souffrance, ceux qui peinent à trouver leur voie, ceux qui se perdent dans de fausses joies. Pour toute personne qui appelle consolation, Seigneur nous te prions.
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Seigneur, nous te confions les fêtes de Noël et du nouvel an. Dans les conditions particulières de cette année, aide-nous à les vivre intelligemment et joyeusement. Qu’elles soient bienfaisantes pour les familles. Qu’elles n’oublient pas la solitude des personnes isolées. Et que ne soient pas oubliés non plus les gens de la rue. Nous t’en prions.
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Enfin Seigneur, nous te prions pour nos églises et nos paroisses. Que notre communauté, parmi tant d’autres, aide à la prière et à la vie fraternelle. Que du bien y soit distribué, puisé en toi. Nous t’en prions.
Homélie du 2 ème dimanche de l’Avent B (par le Père Nicolas Rousselot sj)
Marc, 1, 1 à 8
PREPARE-TOI ET REVIENS AU POINT DE DEPART !
Je voudrais d’abord faire un peu de géographie. C’est très intéressant, parce que là où Jean-Baptiste se trouve, il est au sud du Jourdain, tout près de la Mer morte. Il est exactement là où le prophète Elie a fait son départ vers Dieu – on le voit au second livre des Rois. Et l’on croit jusqu’au temps de Jésus que ce fameux prophète Elie doit revenir. C’est pour cela à mon avis que Jean-Baptiste est présenté dans l’Evangile vêtu comme Elie, avec un manteau en poil de chameau.
C’est aussi le sens du désert. Jean-Baptiste est bien en terre promise, mais cette terre promise est devenue malheureusement un désert. C’est-à-dire que le peuple a trahi l’Alliance. Et on voit Jean-Baptiste manger. Il mange des sauterelles parce qu’il est encore dans le désert, le lieu finalement de la désobéissance. Mais il mange aussi du miel : il est quand même en terre promise. Vous vous rappelez, cette terre où coule le lait et le miel : le lait, c’est ce qui nous est donné par les animaux ; le miel aussi, par les abeilles, ainsi que par la végétation. Ce sont les deux dons qui nous sont faits parce que l’homme pour les produire ne fait que les récolter.
Le deuxième point, qui est aussi passionnant, c’est qu’avant le prophète Elie, ce lieu précis est l’endroit où est arrivé le peuple de Dieu venant d’Egypte, à la fin de l’Exode. C’est là exactement l’endroit où il est entré en terre promise. C’est l’apôtre Jean qui dans son Evangile nous dit que Jean baptisait à Béthanie, au-delà du Jourdain. Là aussi, il faut lire toutes les indications : c’est bien « au-delà » du Jourdain, de l’autre côté. Comme si Jean baptisait à l’endroit où le peuple n’était pas encore entré en terre promise. Il y a là une signification théologique très intéressante : Jean-Baptiste nous dit : « il faut repartir au point zéro, au point de départ. Il faut repasser le Jourdain. » D’où la question du baptême.
Et c’est mon troisième point. Qui serait plutôt un point d’histoire. Jean-Baptiste est en train de proposer, d’inviter, à plonger – c’est le mot baptizein. À plonger dans le Jourdain une deuxième fois. Et on se demande : mais que fait Jean-Baptiste dans cet endroit si chaud, si brûlant du désert ? Pourtant il est le fils d’un prêtre, le fils de Zacharie, il devrait se trouver au temple… Eh bien il faut savoir qu’à ce moment-là, dans l’histoire d’Israël, il y a eu une grande crise. Il y avait à ce moment beaucoup de rites de purification : il y avaient les fameux moines de Qumran qui n’étaient pas très loin ; et aussi beaucoup d’autres rites. Pourquoi ? Parce que le temple ne remplissait plus son office. Le temple semblait corrompu, et c’est pour cela que les gens revenaient au désert et faisaient des purifications. Non seulement des purifications rituelles, mais aussi – on le voit chez Jean-Baptiste – de vraies purifications. Mais entre ces purifications qui existaient dans le Peuple de Dieu et celle qu’accomplit Jean-Baptiste, il y a une grande différence qu’il faut noter.
En effet les rites se répétaient sans cesse. Or là, on a vraiment l’impression que Jean-Baptiste offre un seul baptême. Habituellement les rites de purification, on les fait soi-même – un peu comme avant le covid on prenait de l’eau dans le bénitier avant d’entrer dans une église. Mais là, c’est un autre qui nous plonge dans l’eau. Il s’agit un baptême individuel, alors que souvent les rites sont collectifs. Pour conclure, on peut dire que Jean-Baptiste propose aux gens un acte quasi sacramentel. Et il nous est dit que les gens, en étant baptisés, confessaient les péchés à voix haute. Comme finalement le jour du Yom Kippour, vous vous rappelez, ce jour du grand pardon où tout Israël se met en pénitence et confesse les péchés. Or là il est bien dit : « ils se faisaient baptiser par lui en confessant leurs péchés ». Comme si tout ce qui est prévu au temple ne marchait plus. Et l’on a l’impression que Jean-Baptiste est le prêtre d’un nouveau culte qui supplante celui du temple ; il invite à une nouvelle manière de prier. On quitte la purification rituelle et on demande la vraie purification du cœur.
Et je vous donne un dernier point : c’est que Jean-Baptiste dit : « mon baptême est très important, il est quasi sacramentel… mais je vous annonce un baptême plus fort. Un baptême dans l’Esprit Saint. » Et à cet endroit il y a le coup de la sandale. Ce coup de la sandale vous semble peut-être anodin, mais pour moi il est extrêmement fort. Pourquoi ? D’abord parce qu’on va le retrouver en Matthieu, en Luc, mais aussi en Saint Jean, et aussi dans les Actes des Apôtres – cette mention que Jean-Baptiste a dit : « je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ». Ça semble un détail, mais ça a une grande importance. Parce que nous savons maintenant que les rabbins engageaient des disciples – plutôt, les disciples demandaient aux rabbins, comme on demande à quelqu’un d’être pris en charge dans la rédaction d’un thèse ; et les rabbins demandaient en compensation : « oui, je vais t’apprendre la Torah, mais tu vas être à mon service. Tu vas faire mon linge, tu vas faire ma cuisine, tu vas nettoyer ma maison, etc. » Mais il y a une chose que la Torah interdisait de faire : c’est que les disciples déchaussent le maître, et notamment lui lavent les pieds. Et pourquoi ne pas dénouer la courroie des sandales du maître, du rabbin ? Parce qu’à ce moment-là je vais me mettre à genou. Et il ne faut surtout pas que je considère le rabbin comme Dieu. Dieu est Dieu. Et mon rabbin est peut-être génial… mais il est seulement mon rabbin. Or dans cet épisode, ce qui est formidable, c’est que Jean-Baptiste nous dit trois choses. Il dit : il vient derrière – mais il vient avant moi, et je suis derrière lui. Je suis son disciple. Mais non seulement je ne ferai jamais le dénouement de sa sandale, non seulement, deuxième chose, je pourrais à la limite délier la courroie parce que je peux vraiment me mettre à genou devant lui… mais troisième chose je ne suis pas même digne de défaire la courroie de ses sandales. On voit là que Jean-Baptiste a une image extrêmement profonde de celui qui va venir, du Messie attendu.
Je vous propose pour conclure quelques points pour la prière :
Tout d’abord, entendez la parole d’Isaïe que reprend Jean-Baptiste. Entendez-la en ce temps d’Avent : « préparez les chemins du Seigneur ». Comment se préparer ? St Ignace va nous dire : « comment se disposer ? ». Il faut d’abord faire silence. Me mettre en état d’écoute. Et puis me rendre disponible, c’est-à-dire prendre du recul par rapport à toutes les réalités auxquelles je suis attaché. Ma famille, mon travail, mes relations, peut-être ma relation privilégiée. Par rapport à ce que je veux faire. Mais plus exactement, prépare-toi, dispose-toi.
Mais j’entends aussi un autre mot, une autre injonction, dans la parole de Jean-Baptiste : reviens. Reviens au point de départ. Reviens au-delà du Jourdain. Reviens à ton baptême. Et prends quelque temps pour te demander : quelle direction est-ce que vraiment je veux donner à ma vie ? Quelles sont mes priorités ? Qu’est-ce que je veux changer ? Et là ce ne sera pas du volontarisme, parce que je vais en demander la grâce : une grâce d’intelligence, pour bien voir ce que je dois changer dans ma vie, et une grâce de force, pour pouvoir l’accomplir.
C’est ce que je souhaite à chacun de vous. Amen.
COMMENTAIRE DE LA St FRANCOIS-XAVIER
par Sr Agata ZIELINSKI, xavière (3 décembre 2020)
Lorsque j’étais étudiante à Paris, il y avait une coutume entre les aumôneries d’étudiants de la banlieue sud de Paris. Nous nous retrouvions tous les ans pour célébrer ensemble le Jeudi Saint. Une année, le jésuite qui était alors aumônier de Centrale (Paul Legavre) nous avait lu – nous avait proclamé, de sa voix inimitable – un passage de la lettre de François-Xavier aux étudiants en Sorbonne.
« J’ai très souvent eu l’idée de parcourir toutes les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour hurler partout d’une manière folle et pousser ceux qui ont plus de doctrine que de charité, en leur disant : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! »
Beaucoup d’entre eux, bouleversés par cette pensée, aidés par la méditation des choses divines, s’entraîneraient à écouter ce que le Seigneur dit en eux et, en rejetant leurs ambitions et leurs affaires humaines, ils se soumettraient tout entiers, définitivement, à la volonté et au décret de Dieu. Oui, ils crieraient du fond du cœur : « Seigneur, me voici ; que veux-tu que je fasse ? Envoie-moi n’importe où tu voudras, même jusque dans les Indes. »
J’ai toujours ces mots de François-Xavier et la voix de Paul dans l’oreille. Et en particulier lorsque, dans une retraite selon les Exercices spirituels de saint Ignace, arrive le moment de la méditation du Règne.
La méditation du Règne, c’est ce moment des Exercices où le retraitant est invité à réveiller en lui l’élan généreux qui le fait se mettre au service du Christ. Et c’est là que je réentends la voix de Paul, comme si c’était la voix de François-Xavier lui-même. Mais la méditation du Règne, c’est encore l’invitation plus pressante du Christ à nous offrir à sa suite, à venir avec lui pour rassembler « les enfants de Dieu dispersés » (So 3, 10), « rassembler tous les peuples de la terre » (So 3, 20) comme le dit Sophonie, pour les offrir au Père. Et j’imagine François-Xavier animé par ce grand élan du Règne, lorsqu’il part aux Indes, puis au Japon, et jusqu’aux portes de la Chine.
Mais quelle est la source de ce grand élan, de ce grand désir que « tous les peuples invoquent le nom de Dieu et le servent » (So 3,9), ce désir missionnaire que « toutes les nations se fassent disciples » (Mt 28,19) ?
Il me semble que les textes de ce jour nous donnent quelques clefs.
• La première clef, c’est la joie. On l’entend chez Sophonie (3,14) : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Éclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! ». La première clef, c’est l’expérience que nous pouvons faire nous-mêmes de la joie, l’expérience de trouver notre joie dans le Seigneur. L’urgence d’annoncer la Parole, telle que nous la décrit l’épître aux Romains (Rm 10, 14), n’est pas une urgence extérieure, une urgence de catastrophe. C’est d’abord une urgence intérieure : l’urgence de ne pas garder pour soi seul le bonheur qui vient de Dieu, la joie d’être au Christ, de l’aimer et de le servir. Ce que nous désirons d’un grand désir, c’est que d’autres connaissent cette joie, que tous participent à la joie de Dieu.
Qu’est-ce qui fait notre joie ? – La réponse tient en un petit mot : « avec » – avec le Christ.
• Ce petit mot, « avec », c’est la deuxième clef du grand élan, du grand désir qui animait François-Xavier. Ce « avec » est au cœur de la méditation du Règne : c’est l’appel à vivre avec le Christ, à travailler avec lui et à sa façon, à « peiner avec lui pour être avec lui dans la gloire », dans la joie. Ce « avec » signe notre attachement au Christ.
Mais ce petit mot « avec » est aussi l’ultime promesse du Christ dans l’évangile de Mathieu que nous venons d’entendre : « Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). C’est la proximité et la fidélité de Dieu sur laquelle nous pouvons compter au quotidien : un Dieu compagnon, un Dieu ami.
Nous avec lui, lui avec nous.
Toute la mission se joue entre ces deux « avec ». Animé par le désir de vivre et travailler avec le Christ, celui qui est envoyé découvre que c’est d’abord le Christ qui est avec lui. L’envoyé est précédé. Le missionnaire qui voulait « apporter » le Christ aux autres est finalement appelé à découvrir le Christ chez les autres. Appelé à apprendre du Christ sa façon d’aller à la rencontre de l’autre et se laisser transformer.
Être missionnaire, c’est nous laisser accompagner par lui dans nos rencontres, nos découvertes et nos déroutes, nos joies et nos peines. Être missionnaire, c’est vivre avec le Christ, apprendre de sa façon d’être, son style. Jusqu’à pouvoir dire : « Et j’ai vu désormais le monde à sa façon ».
Demandons la grâce de cultiver l’ardent désir de partager ce qui fait notre joie. Demandons la grâce d’être et de vivre toujours davantage avec le Christ qui nous accompagne dans les Galilée de nos existences.
Agata ZIELINSKI, xavière
HOMELIE DE LA TOUSSAINT 1er Novembre 2020
(Père Nicolas Rousselot sj )
Chers amis,
Notre célébration de Toussaint cette année comporte une certaine gravité. Notre prochaine eucharistie sera dans plusieurs semaines, peut-être dans quelques mois. Une certaine gravité, car chacun, nous avons un choix à faire :
– Soit nous nous laissons abattre par les dernières nouvelles : celles-ci, si tristes qui nous viennent de Nice, ou cette nouvelle redoutée de rentrer comme en hibernation dans un second confinement, ce qui nous fait à tous beaucoup traîner les pieds.
– Soit nous disons au Seigneur, résolument : Seigneur, je veux traverser cette période avec toi. Ou plutôt : Seigneur, fais moi traverser cette période avec toi ! Dès maintenant je te l’offre, en te demandant de t’en servir pour me faire grandir. J’ai appris du précédent confinement ce qu’il fallait faire, ce qui ne fallait pas faire. Je ne lâcherai pas la prière et je te promets de rester unis à mes frères et sœurs, spécialement les plus isolés, les plus petits.
Nous nous rappelons que tous les jours, sauf preuve du contraire, nous aurons le droit de prier dans les églises, de venir dans cette église Saint-Ignace (ou dans une autre, plus proche de notre habitation), au moment de cette heure qui nous est allouée pour prendre l’air. Je pourrai ainsi faire une petite promenade dans le quartier et venir me recueillir. Car il faudra un rythme. L’après-midi, ici à St Ignace, si plusieurs d’entre vous sont partants, il y aura possibilité d’adorer Jésus dans le mystère de son Eucharistie. Comme à l’habitude, il y aura aussi chaque jour des temps d’écoute et de confessions dans des modalités spécialement adaptées. Car il faudra des moments de vraies paroles, qui viennent du fond. Nous vivrons un manque car nous ne pourrons plus célébrer ensemble l’Eucharistie dominicale, ni en semaine ; mais cela ne veut pas dire que nous ne pourrons plus communier. Au prêtre de permanence présent dans l’Église, à n’importe quel moment de la journée, nous pourrons demander la communion au Christ ressuscité, en respectant bien sûr tous les gestes de prudence. Cette communion sera vraiment ce qu’on appelle le « viatique », c’est à dire, le sacrement pour la route.
Il y aura d’autres possibilités que le conseil pastoral annoncera dans les prochaines semaines. Vous regarderez bien le site de l’église Saint Ignace : il y aura régulièrement des petites vidéos spirituelles, pourquoi pas humoristiques, car rire ou sourire fera partie de notre programme spirituel. Il y aura aussi des temps de petits groupes de prière et de partage par zoom avec cette idée que si nous traversons ensemble cette période de confinement, quelque chose se passera, dans l’ordre de l’Esprit. Et quand nous sortirons de ce tunnel, d’ici quelques semaines, d’ici peut être quelques mois, nous serons si heureux de refaire assemblée !
Et viendra ce jour où nous n’aurons plus besoin de masques ou de distances barrière parce qu’un vaccin aura été trouvé. Nous serons alors si heureux de nous prendre les uns les autres dans les bras sans crainte et de déboucher une bonne bouteille et de trinquer ensemble. Il est bon de viser cette perspective, pour nous mettre en route. Patience, ce temps arrivera, et vous verrez, nous réaliserons alors que nous nous serons aidés à nous améliorer les uns les autres car le Christ nous aura transformés.
Qu’est ce qui sera transformé ?
Comme le dit la première béatitude de cet évangile, nous serons devenus davantage des « pauvres de cœur ». Un père jésuite de Lyon m’a dit avoir cherché longtemps ce que voulait dire cette expression vraiment paradoxale de Saint-Mathieu : « être pauvre de cœur », qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans les Ecritures. A la fin de sa recherche, il m’a dit : je te fais grâce de tous les articles que j’ai lus. Retiens seulement cette phrase : Dans la Bible, être « pauvre de coeur », c’est ne pas avoir « une mentalité de propriétaire ». Retenons cette expression, car dans un mouvement bien naturel, nous nous approprions les choses, nous nous approprions les personnes, les réalités. Alors que nous avons seulement à les accueillir comme des dons, et non comme des propriétaires. Un jour, nous allons faire chacun, chacune, l’expérience du Grand Passage, que notre cher Père Bernard Paulet a fait dimanche dernier. Bernard, notre nouveau supérieur arrivé début septembre, nous l’avons enterré ce jeudi . Il l’a fait bien tôt, à 63 ans, cette expérience de la Pâque, alors que nous avions encore tant besoin de lui. Oui, un jour, nous nous présenterons devant le Père, si nous avons les « mains vides » (Ste Thérèse de Lisieux), comme des pauvres, nous pourrons alors accueillir le don du Père en plénitude. La grande question de notre itinéraire en ce monde est en fait celle-ci : Est-ce que je vis mes moments de joie, comme mes moments de peine, ou mes moments de grisailles, soit avec des mains qui se referment, soit avec des mains qui s’ouvrent ?
La multitude des saints que nous fêtons aujourd’hui sont si différents les uns les autres. Mais ils ont cela en commun: ils ont vécu jusqu’à leur dernière heure, les mains ouvertes.
Seigneur , apprends nous dans ce confinement, non seulement à garder les mains ouvertes, mais à les ouvrir plus largement encore. Alors nous serons transformés.Amen
Père Nicolas Rousselot sj , chapelain
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« Samedi 24 octobre, famille, amis, et compagnons jésuites sont venus nombreux rendre un hommage au Père Henri Madelin, rendre grâce pour sa vie et le confier au Seigneur. Voici l’homélie donnée par le Père François-Xavier Dumortier, supérieur de la communauté de la rue de Grenelle. »
Dimanche 25 octobre 2020 – 30° DIMANCHE ORDINAIRE – Année A
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même» (Matthieu 22, 34-40)
Retrouvez l’Évangile du jour ici.
=> Dernière homélie du père Claude Philippe sj, à l’église Saint-Ignace (télécharger)
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Les autres lectures de ce dimanche :
- 1ère lecture :« Si tu accables la veuve et l’orphelin, ma colère s’enflammera» (Ex 22, 20-26)
. - Psaume 17 : Je t’aime, Seigneur, ma force.
.102 - 2ème lecture : « Vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles afin de servir Dieu et d’attendre son Fils» (1 Th 1, 5c-10)
2. Recueils d’homélies publiées
Recueil d’homélies données à l’église St-Ignace, du Père Marc Rastoin, jésuite.
« Je suis venu jeter un feu sur la terre » Salvator 2016, 192 pages, 20 euros. Plus d’infos, ici
Recueil d’homélies du Père Marcel Domergue, jésuite.
- « Ouvrir la Bible : commentaires des lectures bibliques des dimanches et fêtes de l’année A » Salvator 2000
- « Ouvrir la Bible : commentaires des lectures bibliques des dimanches et fêtes de l’année B » Salvator 1999
- « Ouvrir la Bible : commentaires des lectures bibliques des dimanches et fêtes de l’année C » Salvator 2001
Fondateur de la revue « Croire aujourd’hui », théologien bibliste, il confronte la culture de notre monde moderne avec l’anthropologie biblique
pour traquer la manière dont Dieu aujourd’hui sait encore nous emmener au-delà de nous-mêmes. Une anthologie exceptionnelle, résultat de
toute une vie de rumination de la Bible et des interrogations de l’homme contemporain. ©Electre 2017
3. Archives des homélies
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© Compagnie de Jésus – Église Saint-Ignace – 33, rue de Sèvres 75006 PARIS
Si vous souhaitez utiliser une homélie, même partiellement, merci de bien vouloir nous en avertir par e-mail : eglise.saint-ignace@jesuites.com