Saint-Ignace 3 mars 2024
3ème dimanche de Carême année B
Jn 2, 13-25 « Détruisez ce sanctuaire… »
- Dominique Salin
Lorsque Jésus nettoie le bazar du Temple, il se comporte classiquement en prophète d’Israël. La sainteté de Dieu, la présence de Dieu dans le sanctuaire de ce Temple, est profanée par le tapage des tiroirs-caisses. « Un peu de pudeur, tout de même ! »
C’est un fait universellement constatable : les gros sous pleuvent là où il y a du religieux – surtout du vrai religieux, du solide, du traditionnel, du visible, du tangible, bref du monnayable.
Mais le Dieu d’Israël n’a pas la religion du portefeuille. Il est pour la religion du cœur : « La fumée de vos sacrifices, vous croyez que ça me fait plaisir ? J’en ai plein les narines. Ce que j’aime, c’est un cœur humble, et nettoyé » (Isaïe, ch. 1).
Mais Jésus ici ne se comporte pas seulement en prophète d’Israël, il ne se contente pas d’un geste de provocation. Il ajoute une parole de provocation, un défi dont la portée, symbolique, mystérieuse, est immédiatement perçue comme blasphématoire et sera rappelée comme telle lors de son procès : « Ce Temple, dit Jésus, on peut toujours le démolir. Moi, il me suffit de trois jours pour le reconstruire. »
Autrement dit : « Je suis ici chez moi. La Présence divine que vous croyez avoir localisée entre ces murs, mais c’est moi désormais qu’elle habite, moi, mon corps de chair, mon corps de Fils de Dieu, mon corps de ressuscité, mon corps spirituel. Et, que vous le sachiez ou non, vous tous qui m’écoutez, furieux ou sidérés, vous êtes appelés à ne faire qu’un avec moi, à connaître le Père comme je le connais, à l’aimer de l’amour dont je l’aime, à vivre de sa vie, à le laisser être Dieu en vous. Il ne supporte plus d’être enfermé dans un placard sacré, fût-il celui de l’Arche d’Alliance, arca foederis comme diront en latin les litanies de la Sainte Vierge. Le Père veut vivre et respirer en vous, par vous, comme il vit et respire et en moi et par moi.
Nous sommes appelés, vous et moi, à vivre ensemble, à respirer du même souffle, à vivre du même Esprit. »
Voilà ce que nous pouvons entendre, nous aussi, spectateurs lointains de cette scène mémorable. Cette parole de Jésus, Saint Paul l’a commentée pour nous, au chapitre 2 de sa première lettre aux Corinthiens : « Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. »
Un corps humain, une personne humaine, si elle est habitée par la même foi que celle de Jésus, cette personne, corps et âme, ne peut pas rester prisonnière de la mort. La mort ne peut pas être le dernier mot de sa vie.
Ne me demandez pas ce que veut dire « ressusciter ». Je n’en sais rien. Personne n’en sait rien. Même ceux qui prétendent le savoir. On ne peut que croire.
Croire d’abord qu’il ne s’agit pas d’une autre vie, d’une vie d’immortalité, à la manière des Grecs ou des anciens Egyptiens – une vie pleine de voluptés et de compensations pour toutes les misères que nous aurons subies.
Non, quand nous mourrons, ce qui vient de la terre, retournera à la terre. Mais ce qui vient de l’amour, retournera à l’amour. Et l’amour, personne ne sait ce que c’est, personne ne l’a jamais vu. Mais nous, chrétiens, nous en avons une petite idée. Grâce à Jésus. Il a levé un coin du voile.
À bon croyant, salut !
Nous avons bâti des cathédrales, des églises, mais elles sont vides. Il faut écouter Paul : « Vous êtes le sanctuaire de Dieu. » Ce n’est même pas la communauté, c’est chaque personne qui est sanctuaire. Laissons les pierres… Ce ne sont pas nos cathédrales qui vont nous sauver. Les murs nous ont donné l’illusion d’une sorte d’invincibilité. Aujourd’hui, il faut prendre goût et saveur à bâtir de toutes petites choses qui soient à la mesure de notre humanité croyante, c’est tout. (David Marc d’Hamonville, abbé d’En-Calcat, La Croix, 1er février 24)
PRIERE UNIVERSELLE DIMANCHE 3 MARS 2024
(PDT) Seigneur Christ, conduis-nous vers ton Père. Nous sommes en sa maison. Que ton Esprit Saint purifie notre prière :
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Dans la 1ère lecture, nous avons entendu les 10 paroles données au Sinaï. Elles forment le socle de notre vie fraternelle. Prions pour que nous dépoussiérions nos vies de tout ce qui les obscurcit, afin de nous retrouver de plus en plus confiants et transparents, face à notre Créateur et envers chacun de nos frères et sœurs, Prions le Seigneur.
Dans l’Evangile, nous te voyons, Seigneur, chasser les marchands du temple. Prions pour que nos propres réactions et nos combats soient toujours menés avec courage, voire avec passion, mais avec le plus grand respect des autres. Ceux-ci deviendront peut-être des adversaires, mais jamais des ennemis ! Nous te prions Seigneur
Au gré des nouvelles peu encourageantes du monde et de notre pays, continuons de prier pour que ceux qui ont en charge notre nation soient emprunts de sagesse et de grand discernement, dans leurs déclarations, comme dans leurs décisions, nous te prions Seigneur.
Notre marche vers Pâques se poursuit. Nous voudrions tant devenir ton corps, Christ ressuscité, pour que l’humanité entre davantage en relation avec ton Père. Bénis-nous, convertis-nous. Fais-nous progresser pas à pas durant ce carême, nous t’en prions.
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Christ ressuscité, nous avons confiance en notre progression. Affermis-nous en cette eucharistie où ton Père nous reçoit comme ses enfants bien-aimés, Dieu vivant