Le 5 octobre, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) a remis son rapport aux représentants de la Conférence des évêques de France et de la Conférence des religieux et religieuses de France.
Il est difficile de trouver les mots face à ce que nous révèle le rapport : l’ampleur des abus commis par des prêtres et des religieux ; la souffrance de très nombreuses personnes victimes à laquelle s’est ajoutée la souffrance de ne pas être pas accueillies, entendues, reconnues ; leurs témoignages accablants de vies bien souvent brisées et empêchées…
Nous savons que des jésuites se sont rendus coupables d’abus. Nous voulons exprimer notre honte et notre tristesse parce que des personnes ont été blessées par certains d’entre nous. Nous demandons pardon pour toutes les fois où nous n’avons pas adopté la bonne manière de gérer ces dossiers, donnant l’impression de privilégier la défense de l’institution au souci des personnes victimes.
Ayant pris connaissance du rapport de la CIASE, nous exprimons à toutes les personnes qui ont témoigné notre désolation face aux faits, et notre reconnaissance pour le courage qu’elles ont eu de parler. Ce sont elles qui nous permettent d’avancer dans la reconnaissance des abus subis et dans la prévention à mettre en place pour que cela ne se reproduise plus.
Nous souhaitons remercier les membres de la CIASE pour le travail réalisé au cours de ces trois dernières années pour faire la vérité sur les abus dans l’Église. Ce travail, qui a été mené avec une grande rigueur et une profonde humanité, est au service de toute l’Église et de la société.
Nous savons que ce rapport est un point d’étape et nous avons désormais à nous en emparer. Nous mettrons en œuvre les recommandations qui seront annoncées en novembre par la CORREF et la CEF. Nous poursuivons le travail mené depuis plusieurs années dans l’accueil et l’écoute des personnes victimes, dans la formation des jésuites et la mise en application de nos protocoles de prévention.
Nous appelons l’ensemble des jésuites ainsi que nos différentes institutions (établissements scolaires, lieux de formation, revues, centres spirituels, églises…) à initier des actions pour accompagner la réception du rapport. Nous devons prendre le temps d’entendre les paroles des personnes victimes. Ensemble, en Église, il nous faudra tirer tous les enseignements de ce rapport, aussi difficile soit-il à accueillir. Nous savons que c’est la vérité qui nous permettra d’avancer.