20 décembre 2020- Père Jean-Bruno Durand 

(2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16 ; Ps 88 (89), 2-3, 4-5, 27.29 ; Rm 16, 25-27 ; Lc 1, 26-38)

1. Voici les vacances et bientôt Noël. Un temps pour tous : les chrétiens bien sûr, mais aussi les non chrétiens. Normalement, un temps pour accueillir le repos, la joie, la fête. Mais, cette année, c’est un temps marqué par les inquiétudes sur la situation sanitaire, économique, sociale. Un temps marqué par les soucis pour nos proches peut-être. Il nous faudrait un bon temps de repos, un repos bien paisible… Et nous pouvons prier pour cela.

Pourtant, aujourd’hui, je ne vous invite pas à être en vacances, je vous invite à venir à l’école ! Oui, à venir vous instruire, à vous laisser instruire. Pour recevoir bien plus qu’un peu de tranquillité… Pour recevoir la paix et l’espérance véritables. Je vous invite à écouter, à voir, à regarder, à comprendre. Je vous invite à venir à l’école, avec Marie, avec Gabriel, et aussi avec David, Nathan, Joseph, Élisabeth, Paul et bien d’autres dans l’histoire.

2. Qu’avons-nous à découvrir ? À quoi notre intelligence et notre cœur sont-ils appelés ?

Ce qui se montre à nous, ce que toutes les nations de la Terre sont invitées à découvrir, c’est, nous dit saint Paul, le « mystère gardé depuis toujours dans le silence ». Ce mystère, c’est le mystère de Dieu, et non moins celui de notre vie humaine. Et c’est le mystère de la rencontre entre Dieu et notre humanité.

3. Le mystère, ce n’est pas l’incompréhensible, mais l’inépuisable. Non pas l’absurde, mais ce qui donne le sens le plus profond. Le mystère, c’est ce que jamais nous n’aurons fini d’accueillir, de découvrir, de contempler.

L’être humain est déjà un mystère pour lui-même. Et le monde, la vie le sont aussi. Jamais nous n’avons fini de chercher et d’apprendre ce que sont le monde, la vie, l’homme. En même temps que nous apprenons à les connaître et à les comprendre, d’un même mouvement, nous sommes invités au respect, à l’émerveillement, à l’accueil de ce qui nous dépasse. Ce mystère, c’est aussi celui de Dieu. De l’homme en quête de Dieu. De Dieu en quête de l’homme. De Dieu en quête de tout homme.

4. Dieu, le Très-Haut, l’Au-delà de tout, se fait aujourd’hui le plus proche. Il vient demeurer parmi nous. Il se découvre à nous dans l’humilité de la Crèche. Jésus, le fils de Marie, nous est donné aujourd’hui comme Fils du Très-Haut, comme Fils de Dieu. En lui, par lui et avec lui, se rencontrent l’attente de notre humanité et le don que Dieu fait de lui-même.

Aussi, le mystère de Dieu, ce n’est pas ce qui reste à jamais caché, mais ce que Dieu révèle aujourd’hui des profondeurs de son être et de son amour. C’est la rencontre entre Dieu et l’homme, c’est Dieu qui se donne lui-même.

5. Pour accueillir ce mystère, je vous propose de nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, à la manière de Marie et de l’angle Gabriel, et avec eux.

Marie est toute entière foi, humilité et consentement. Elle est pour nous un modèle de foi : elle accueille de tout son cœur, elle donne sa foi, sa confiance. Elle est un exemple de simplicité : elle ne tait pas ses interrogations, ne s’enorgueillit pas de la rencontre, mais se réjouit avec humilité du don de Dieu. Elle montre ce qu’est la disponibilité : elle s’ouvre à la parole qui lui est dite, et donne son « oui » par un plein acquiescement à la Parole qui vient. Dans l’Esprit Saint, Marie peut dire : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

6. Nous pouvons aussi nous laisser enseigner par l’ange Gabriel, le messager de Dieu. Écoutons les parole de l’ange : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » Et plus loin : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». Alors l’ange annonce la venue de Jésus, la venue du sauveur. Il dit quelque chose de neuf, d’inattendu, de bouleversant. Mais c’est dans la douceur, le respect qu’il le dit, c’est dans un don gracieux et lumineux. L’ange ne s’annonce pas lui-même : il annonce celui qui vient. Comme l’ont deviné bien des peintres au cours des siècles, la rencontre de l’ange et de Marie exprime la délicatesse et la douceur de la venue de Dieu en notre monde. Ainsi, il ne s’agit pas seulement de nous laisser guider par le message de l’ange, mais aussi par sa manière de faire.

Nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, à la manière de l’ange, c’est pouvoir donner et transmettre le meilleur de ce que nous avons reçu. C’est orienter vers celui qui vient. C’est porter aux autres la Bonne Nouvelle, avec cette délicatesse et cette force, avec cette douceur et cette générosité qui sont celles de l’Esprit de Dieu.

7. Il s’agit donc de nous mettre à l’école de l’Esprit Saint, là où nous sommes. Parfois dans la grisaille des jours, parfois dans l’obscurité de la nuit. Et de nous ouvrir à ce qui est lumineux et qui vient de Dieu, avec Marie, avec Gabriel, avec tous ceux qui nous ont précédés dans la foi. Oui, mettons-nous à l’école de l’Esprit Saint. Il est un maître d’école à nul autre pareil, il nous révèle le mystère de la rencontre de Dieu et de l’humanité. Il est le Maître de l’impossible et de la joie, de la surprise et de la bénédiction. À son école, accueillons Jésus, l’enfant de la Crèche, qui vient nous surprendre, qui vient nous sauver.

P. Jean-Bruno Durand, sj

PRIERE UNIVERSELLE

Président : Frères et sœurs, accueillant en ce jour la venue du Fils du Très-Haut en notre chair, adressons au Père des cieux nos prières pour l’Église et pour le monde.

  1. Pour l’Église de Dieu, que le Père rassemble en la fondant comme Corps du Christ et Temple de l’Esprit, ensemble, prions.

Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)

  1. Pour ceux qui accaparent les richesses de ce monde et pour ceux qui vivent la pauvreté selon l’Esprit de Dieu, ensemble, prions.

Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)

  1. Pour les familles démunies, exilées, qui n’ont plus de maison, ensemble, prions.

Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)

  1. Pour les femmes qui attendent un enfant et pour celle qui ne peuvent pas en avoir, ensemble, prions.

Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)

  1. Pour qu’à l’exemple de Marie, notre communauté reçoive en sa chair et en son cœur la Parole de Dieu, ensemble, prions.

Refrain : Misericordias Domini in aeternum cantabo (Taizé)

Président : Aux habitants de notre Terre, Seigneur, tends une main secourable : qu’ils te cherchent avec droiture et voient exaucer leurs justes prières. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.