Homélie 2ème Dimanche Ordinaire Année C

Il y eut des noces à Cana en Galilée. C’est ainsi que s’ouvre, dans l’Evangile de Jean, la vie publique de Jésus.  Il y est présent avec sa mère.  Il y a le festin, il y a l’émotion d’un jeune couple, il y a la joie de tous. Mais ce récit est là pour nous faire saisir qu’il y a eu deux noces ; l’une étant l’annonce de l’autre. La première était celle du jeune couple de Cana ; l’autre celle de Jésus et de son Eglise représentée par ses disciples et par Marie, sa mère.

En présence de Jésus et de Marie, cette noce ne pouvait que prendre un sens différent. Prenons la tendresse des deux jeunes mariés -cette tendresse si fraiche- à quoi la référer ? sinon au mystère du Christ et de l’Eglise, l’amour de l’unique Epoux pour l’unique Epouse.

Mais un incident se produit, détail plus que fâcheux ! : le vin vient à manquer. Marie s’en aperçoit et Jésus comprend la gravité de l’instant même si sa réponse semble être un refus. Pourrait-il se tromper d’heure ? Non ! Il reste qu’en changeant l’eau en vin, Jésus va manifester sa gloire. En d’autres termes, le monde ancien a disparu, un monde nouveau est là. La réalité est là. Les véritables noces sont bien celles de Dieu qui épouse son peuple. C’est ce que prophétisait Isaïe que nous venons d’entendre : « comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t’a construite, Dieu, t’épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu ».

Si telle est l’aventure que Dieu veut risquer avec l’humanité, il était logique que l’annonce de la Bonne Nouvelle débute par la célébration d’une noce ! Car la joie qui y règne est à l’image que celle que Dieu lui-même éprouve. A pareil festin, le vin ne pouvait pas manquer. Et s’il a transformé l’eau en vin, c’est parce que Lui en personne pourvoit à la nourriture et à la boisson. Nous le savons mais nous n’en prenons pas toujours conscience : le festin qu’il a préparé, c’est celui de son corps, et le vin que nous boirons, c’est celui de son sang donné et versé par amour pour nous. Car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Heureux les invités aux repas de noces de l’Agneau.

P. Marxer, sj