« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain »
Dimanche 31 octobre 2021
Dt 6, 2-6; He 7, 23-28; Mc 12, 28b-34
- Il y a quelque chose d’étonnant dans cet évangile. Souvent, quand un scribe s’approche de Jésus, c’est pour le mettre à l’épreuve, le mettre en cause ou le critiquer.
Aujourd’hui, ce qui apparaît tout d’abord, c’est le calme, l’échange possible, l’écoute attentive, la paix.
Et d’ailleurs, tout peut sembler « évident ».
- À la question « Quel est le premier de tous les commandements ? » – ce qui est d’ailleurs une belle question- à cette question, Jésus répond en redisant simplement l’appel à aimer Dieu et son prochain, à aimer Dieu pleinement et à aimer son prochain comme soi-même.
Quelque chose de simple et d’essentiel tout à la fois. Quelque chose d’évident et qui même pourrait sembler banal tant nous sommes habitués à cela.
Et puis voici que le scribe approuve et redit des deux commandements – montrant qu’il entend, qu’il consent, qu’il adhère. Et il ajoute, dans la lignée des prophètes et des psaumes, que cela vaut plus que tous les sacrifices extérieurs.
- Cette simplicité, cette harmonie ne doivent pas nous cacher l’enjeu. Il ne suffit pas de savoir, il ne suffit pas de dire « oui » des lèvres, il ne suffit pas que nos intelligences acquiescent… Il faut que nos cœurs s’ouvrent. Ce qui est demandé, c’est un « oui » de tout notre être, un « oui » véritable et complet.
Dans la tranquillité de cet échange, Jésus a entendu que ce scribe consent pleinement à l’appel de Dieu. Et Jésus s’en réjouit. D’où cette parole : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » C’est comme une petite béatitude.
Nous pourrions nous arrêter là. À ce double commandement de l’amour. Pour le goûter. Pour voir comment le mettre en œuvre dans notre quotidien. Pour dire « oui » à cet appel et recevoir la paix qui en résulte.
- Pourtant, tout n’est pas encore dit. Tout n’est pas achevé.
Le texte ouvre une attente. Que faut-il de plus ? Y a-t-il quelque chose en plus ?
Peut-être nous revient en écho la parole de Jésus au jeune homme riche : « Va, vends ce que tu as. Puis viens, suis-moi ». Peut-être tout n’est pas dit du côté du scribe et de sa réponse. Ou de nous-mêmes.
Peut-être aussi que tout n’est pas dit du côté de Dieu. Du côté du Christ.
Quelque chose déjà a été donné, dans la Parole de Dieu, à travers la Loi et les Prophètes. Et dans cet appel à aimer. Déjà le Royaume de Dieu s’est approché : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Mais tout n’est pas achevé. Dieu veut donner plus.
- Un jour, ce sera le Christ qui s’offrira pleinement. Non plus les sacrifices extérieurs du Temple, mais le don plénier de Dieu. Non plus l’évidence du commandement de l’amour, mais l’amour en acte, jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême. L’amour donné jusqu’à la Croix, jusqu’à la vie plus forte que la mort.
En ce jour, dans le mystère pascal du Christ, le Royaume de Dieu sera venu jusqu’à nous.
C’est cela que nous célébrons chaque dimanche et en cette eucharistie. C’est de cela qu’on vécut les saints que nous fêterons demain. La vie de Dieu plus forte que la mort, l’amour de Dieu plus fort que tous nos manquements à l’amour.
Oui, frères et sœurs, nous sommes appelés à aimer, par toute notre vie – et cela est possible parce que Dieu nous a aimé le premier.
P. Jean-Bruno Durand, sj
Prière Universelle
Que notre prière se fasse aussi large que l’amour du Seigneur qui nous appelle à aimer comme lui-même. Avec foi et confiance, adressons-lui nos prières.
Refrain : Ubi caritas et amor, ubi caritas, Deus ibi est. (Là où est la charité et l’amour, Dieu est présent).
1. Pour tous ceux qui prient Dieu comme l’unique Seigneur, pour les juifs et les musulmans, pour nos frères et sœurs de toutes les confessions chrétiennes, Seigneur, nous te prions.
2. Seigneur, tu as confié à ton Église ta parole de vie, pour qu’elle la transmette fidèlement à tous les hommes. Pour les pasteurs, les prédicateurs et les catéchistes, Seigneur, nous te prions.
3. Pour les hommes et les femmes de bonne volonté, qui, à travers le monde entier, donnent leur vie pour les autres et s’engagent dans le combat pour la justice et la paix, Seigneur, nous te prions.
4. Seigneur, tu nous as montré l’exemple du service, en faisant de l’amour fraternel le signe distinctif de tes disciples. Pour que nous soyons attentifs à tous ceux qui nous entourent et particulièrement aux plus pauvres, Seigneur, nous te prions.
Dieu notre Père, toi l’unique Seigneur, écoute la prière de ton Peuple. Brûle nos cœurs au feu de ta parole pour que brille, sur la terre des hommes, la lumière de ton amour. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
P. Jean-Bruno Durand, sj