Jean-Baptiste reconnait Jésus
Dimanche 15 janvier 2023
Il y a de quoi être surpris ! Par deux fois, dans cet évangile, Jean Baptiste nous apprend, en parlant de Jésus, qu’il ne le connaissait pas. Or le fait que Marie et Élisabeth soient parentes laisse à penser que Jésus et Jean ont dû grandir ensemble. Il reste que Jean Baptiste déclare ne pas la connaitre et s’il l’a connu « selon la chair » pour reprendre une expression de St Paul, il en va tout autrement aujourd’hui.
Jésus a-t-il changé ? Non… mais en revanche, c’est lui, Jean qui a été changé ; c’est lui Jean qui au désert a saisi l’identité réelle de Jésus. Au point qu’il éprouve maintenant de la crainte, lui qui fut si proche de Jésus : « je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ». St Matthieu, dans son évangile, nous rapporte un dialogue intéressant où Jean Baptiste dit à Jésus : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! » C’est Jean qui a changé. Il voit Jésus autrement ce qui lui permet de rendre ce témoignage : « oui, j’ai vu et je peux dire que c’est lui le Fils de Dieu ».
Jean ne voit pas un autre homme en Jésus. Jésus est toujours le même : sa manière d’être avec les autres, sa qualité d’amitié… Mais dans son regard, Jean perçoit maintenant, en Jésus, le Verbe de Dieu -ce Verbe qui est dans le sein du Père ; une réalité présente dans la tendre enfance de Jésus ; soyons plus précis : une réalité présente depuis toujours, dès avant sa naissance.
Goûtons -si je puis dire- ces quelques affirmations de Jean car désormais il voit en Jésus le Verbe de Dieu ! « C’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car AVANT MOI il était ».
Jean savait que son baptême n’avait de sens que pour permettre la manifestation de Jésus et le baptême que ce dernier offrait en l’Esprit saint. Mais il a vu l’Esprit descendre sur Jésus et y demeurer. Et il pouvait sans difficulté interpréter ce signe puisque Celui qui l’avait envoyé baptiser dans le Jourdain avait dit : « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint ».
Jean aurait pu ne voir que son cousin, mais désormais il prend conscience qu’il a, en face de lui, l’Agneau de Dieu venu enlever le péché du monde, le Fils bien aimé sur qui demeure le souffle du Père.
Nous aussi, nous désirons ardemment connaître vraiment Jésus et, soyons honnêtes, que notre vie ne suffira pas ! Pour connaître Jésus, bien entendu il y a l’histoire, la théologie mais cela ne suffit pas. Pensons à son corps qu’il nous donne dans l’Eucharistie : nous sommes emmenés plus loin puisque Jésus nous conduit dans le cœur de Dieu ! Nous pouvons dire alors, comme Jean Baptiste : Oui, il est vraiment le Fils de Dieu !
Osons tout lâcher pour suivre Jésus jusque-là : nous recevrons alors, dans cette plénitude qui s’appelle l’Amour, grâce sur grâce.
Philippe Marxer sj