« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Dimanche 27 juin
Sg 1, 13-15 ; 2, 23-24 ; 29 (30), Ps 2.4, 5-6ab, 6cd.12, 13 ; 2Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43
- Voici un homme dont la fille se meurt. Et voici une femme qui souffre depuis longtemps. La maladie, le malheur, la mort. C’est une bien triste trilogie qui traverse notre humanité, à travers les pays et les âges.
L’homme, c’est Jaïre, un chef de synagogue connu, un notable. Il est courageux dans son malheur, il n’hésite pas à venir vers Jésus. La jeune fille est à la dernière extrémité, mais Jaïre sait ce que Jésus peut faire, et comment il doit le faire : « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Et la femme… on ne sait rien d’elle, si ce n’est qu’elle perd son sang, qu’elle perd sa vie, goûte à goûte. Elle n’a pas de nom, pas d’identité connue, une femme anonyme parmi tous les anonymes de l’histoire. Elle ne sait comment faire, elle ose à peine s’approcher, pleine de craintes.
Rien n’est normal pour cet homme, pour cette femme. Tout va mal pour eux.
Depuis douze ans, pour cette femme, le sang, symbole de la vie, s’écoule. En permanence. Elle souffre, se ruine, ne peut avoir d’enfant.
L’homme, quant à lui, a eu une fille chérie il y a douze ans. Douze ans de bonheur sans doute, mais qui se retournent en malheur. L’enfant, faite pour la vie, va vers la mort.
Et cet homme, et cette femme, s’approchent de Jésus. Chacun avec son malheur. Chacun à sa manière. Chacun comme il peut.
Il y a déjà là une première invitation pour chacun de nous. Et pour notre humanité. Approchons-nous de Jésus, allons vers lui. Chacun à sa manière. Chacun comme il peut.
Aux jours de la maladie, du malheur, de la mort, comme aux jours de joie, approchons-nous de Jésus, allons vers lui. Parlons-lui, adressons-nous à lui, ou si nous ne savons pas comment faire, venons et effleurons seulement la frange de son manteau.
- Et voici Jésus. Jésus entouré de la foule et des disciples. Le moment est important. Comme à la Transfiguration, comme à Gethsémani, Pierre, Jacques et Jean sont présents. Jésus s’arrête. Il s’arrête pour écouter Jaïre. Il s’arrête pour rencontrer cette femme. Il s’arrête près de l’enfant. Jésus s’arrête pour notre humanité et pour nous. Et voici qu’il parle, avec bienveillance, avec attention, avec tendresse.
Écoutons-le… Il s’adresse à chacun personnellement. À cette femme souffrante : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. ». À ce père angoissé : « Ne crains pas, crois seulement ». À cette enfant aux prises avec la mort : « Talitha koum », « Jeune fille, lève-toi ! ».
- Et l’évangile nous rapporte cela. Aujourd’hui encore, Jésus nous parle, avec bienveillance, avec attention, avec tendresse.
Alors, je peux choisir une des phrases ou un des mots de Jésus qui est pour moi, aujourd’hui. Je peux le retenir, prier en ce dimanche ou cette semaine à partir de cela, je peux le laisser retentir dans mon cœur. « Crois seulement », « Va en paix », « Lève-toi ! » ou une autre parole. Ou encore, je peux me laisser inspirer par l’une des paroles ou l’un des gestes de Jaïre ou de la femme…
- Rien n’était normal pour Jaïre ou pour la femme, et tout est rétabli. Tout allait mal, mais la vie est redonnée. Ce jour-là, pour la femme perdant son sang et pour l’enfant perdant sa vie, la maladie et la mort ont été vaincues. Jésus a fait resplendir la vie.
Bien sûr, quand aujourd’hui la médecine guérit un patient, nous pouvons admirer tant la science des hommes que leur dévouement. Et nous pouvons rendre grâce pour tous les soignants, et prier pour eux. Mais ici, quelque chose de plus profond encore est annoncé, promis, donné.
Car, ici, Jésus n’est pas un guérisseur, un médecin ou un étonnant thaumaturge, il est bien plus. Il est la vie de Dieu. Il est la vie qui se communique, qui sans cesse se donne, qui sans cesse est redonnée. Et tout cela est prophétique. Avant l’heure, ce jour-là, c’est le mystère pascal déjà à l’œuvre en notre faveur.
La vie de Dieu est pour chacun et elle se reçoit dans la rencontre de Jésus. Cette vie, voyons-la dans son ampleur. Elle est déjà la vie ici-bas, et elle est la vie pour toujours. Elle est la vie ordinaire, et déjà elle annonce la vie éternelle. Elle est cette vie toute simple d’une enfant de douze ans qui se lève, se met à marcher, et va prendre un repas. Et déjà elle a goût d’éternité.
Pour ce trésor de la vie, de la vie en cette Terre, et de la vie éternelle en Dieu… pour ce trésor de la vie, nous pouvons rendre grâce et bénir le Seigneur.
Oui, frères et sœurs, demandons d’accueillir cette vie de toute notre cœur. Et alors, avec le psalmiste, nous pourrons chanter :
« Tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie. »
« Que sans fin, Seigneur, mon Dieu, je te rende grâce ! »
Prière Universelle
Seigneur, notre Père, Toi qui es riche en miséricorde, accueille avec générosité les prières que nous te présentons pour l’Église et pour le monde.
- Nous te prions, Seigneur, pour les malades et pour les soignants : conforte-les par ta force et ta douceur.
- Nous te prions, Seigneur, pour les parents qui se font du souci pour leurs enfants : guide les uns et les autres dans ta paix.
- Nous te prions, Seigneur, pour les diverses communautés chrétiennes et pour les divers pays : que partout se développent la solidarité et la générosité.
- Nous te prions, Seigneur, pour tous ceux qui auront cet été des temps de respiration, de prière ou de discernement : que ton Esprit les guide sur le chemin d’une liberté plus grande et plus aimante.
Seigneur, Toi qui nous as créés pour la vie, exauce nos prières, par Jésus, le Christ, Notre Seigneur. Amen.
P. JB Durand