« C’est l’Eglise qui fait l’eucharistie et c’est l’Eucharistie qui fait l’Eglise ».

En 1960, un réaménagement très important de l’espace liturgique dans le chœur de l’église permet de valoriser les trois lieux de l’action liturgique : l’autel, l’ambon de la Parole et le siège de la présidence.

Les Pères Gouet, Gelineau et Tézé travaillent à la conception de cet aménagement. Le style est très sobre, la pierre est le matériau qui fait l’unité de ces lieux. Ces changements témoignent du renouveau liturgique que le Concile Vatican II inscrira comme orientation pour l’Eglise universelle : la messe face au peuple, la proclamation de la Parole de Dieu, la présidence comme lieu d’action liturgique distinct de l’autel.

A partir de mars 2001, quarante ans après, un nouvel aménagement de l’espace de célébration est expérimenté puis installé durablement en mars 2003. Sous l’impulsion du Père Furnon, appuyé par le Père Gelineau et conseillé par le Père Faure, les architectes proposent un projet qui permette de signifier que la communauté chrétienne est réunie par et autour de la Parole et de l’eucharistie.

« C’est l’Eglise qui fait l’eucharistie et c’est l’Eucharistie qui fait l’Eglise ».

L’autel est placé sur l’axe central, au milieu de la nef de l’église, permettant ainsi aux chrétiens rassemblés de l’entourer. La présidence et l’ambon sont adossés aux piliers et forment triangle avec l’autel. Deux architectes concevront le projet : Messieurs Etienne Tricaud et Jean-Marie Duthilleul ; deux architectes mettront en œuvre ce projet : Messieurs Etienne Tricaud et Benoît Ferré.

Ils ont cherché à faire dialoguer l’organisation contemporaine de l’église et sa dimension néo-gothique du XIX°. Grâce au nouvel espace liturgique, les fidèles ont découvert les chapelles XIX° de l’église qu’ils ne voyaient pas auparavant ; la chapelle Saint-François-Xavier a été restaurée.

Dans cette recherche nous ne pouvions oublier la grande exhortation du Pape Jean XXIII ouvrant le Concile Vatican II : « l’Eglise est un jardin à soigner, plus qu’un musée à conserver ». Chaque génération de chrétiens apporte sa contribution à la vie liturgique et aux espaces liturgiques pour que l’assemblée chrétienne soit vivante et la célébration adaptée au temps. A une même époque les sensibilités ne sont pas toutes unanimes même si un bon nombre convergent.

Les choix de l’aménagement liturgique à l’église Saint-Ignace correspondent à ce que perçoit aujourd’hui la Compagnie de Jésus dans l’Eglise de France.