LE BONHEUR COMME SURPRISE DE DIEU
Mt 5, 1-12a
Imaginons les foules qui sont en train d’écouter Jésus. Il y a eu à un moment une sorte de communion profonde entre lui et la foule. C’est à ce moment là que Jésus a lancé son programme sous la forme poème de 8 ou 9 petites strophes: les béatitudes. Car jésus sentait depuis longtemps que les gens, plus que de pain, avaient soif de guérison, de lumière de bonheur,
Jésus sait en lui-même qu’il est venu chez les hommes pour répondre à cette soif. Il donne à toutes ces personnes en attente, en souffrance cette magnifique promesse de bonheur 9 fois répétée, mais dans un langage bien différent de celui qu’on pourrait attendre.
Ce qui leur propose n’est pas un bonheur humain, selon l’image qu’on s’en fait habituellement, mais un bonheur inattendu, un bonheur qui se trouve dans des situations qui ne sont pas spontanément des situations de bonheur, c’est le moins qu’on puisse dire.
Ce jour-là, le bonheur a reçu une nouvelle définition. Je vous la propose : le bonheur est une « surprise de Dieu » accordée précisément là où on le considère comme absent ou impossible.
Les Béatitudes me disait quelqu’un, est le texte à la fois le plus beau mais aussi le plus difficile des Evangiles, parce qu’il faut y croire.
C’est sans doute pour cette raison qu’on a coutume de dire que les béatitudes, avant d’être un programme, sont d’abord le portrait de Jésus lui-même. Elles sont le secret de son cœur. On pourrait reprendre tous les évangiles et voir qu’il est le seul véritable pauvre en esprit, il est le seul doux, il est le seul qui a vécu intégralement chacune des Béatitudes. Et ces dernières s’accomplissent pleinement dans la croix. Au Calvaire vraiment Jésus a été pauvre absolument affligé, doux, affamé et assoiffé de justice miséricordieux, pur de cœur, artisan de paix et persécuté pour la justice. Il a reçu en plénitude par son Père en sa résurrection la récompense promise le bonheur du royaume des cieux.
Il a aussi reçu du Père le pouvoir de faire entrer chacun de nous dans ce royaume, c’est le sens de cette fête d’aujourd’hui.
En fait, la fête de la Toussaint commence avant même que Jésus accomplit sa résurrection. Quelques instants avant sa mort, Jésus promet au bon larron qui se tourne humblement vers lui : « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »
En vérité, je te le dis, c’est-à-dire, c’est très important, je m’engage tout entier dans ce que je vais te dire.
Aujourd’hui, dès aujourd’hui, et non pas à la fin des temps. C’est une réalité immédiate. Dès ma mort, va s’accomplir ce que je te dis.
Tu seras avec moi dans le paradis. Ce qui est promis, c’est la compagnie du Christ à travers la mort. Le paradis, la béatitude, la vie éternelle, c’est d’être avec le Christ en Dieu. C’est d’être avec lui, auprès de son Père dans la force de l’Esprit Saint qui est leur relation. C’est d’être avec tous nos défunts que nous fêtons aujourd’hui et qui sont saints, c’est-à-dire remplis de l’Esprit saint, et dont les saints du calendrier, les milliers de saints reconnus par l’Eglise, ne sont que la toute petite partie immergée de l’immense iceberg qu’est la communion des saints anonymes à laquelle vous et moi sommes si désireux d’appartenir un jour.
Je vous propose de redire silencieusement et laisser résonner en vous la définition du ciel, la parole de Jésus dite au bon larron : « En vérité je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis »
PRIERE UNIVERSELLE TOUSSAINT 2025
(célébrant) Que cette fête de Toussaint Seigneur fasse monter de la terre notre action de grâce et notre demande pour le monde et l’Eglise d’ici bas.
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Nous te rendons grâce Seigneur, pour l’immense foule anonyme des saints qui vivent dans ta joie éternelle avec ton Fils, Marie et les saints et saintes reconnus déjà par l’Église. Nous croyons que ceux qui ont accueilli ton Esprit Saint en plénitude sont une foule innombrable, comme le dit l’Apocalypse. Seigneur, si cet autre monde reste très mystérieux pour nous, nous croyons que tu tiens tes promesses. Fais-nous comme le Bon larron, ressentir cette joie d’être au nombre de tes enfants pour toujours, nous te prions
Parmi tes élus, nous croyons Seigneur qu’un grand nombre ont connu sur la terre un véritable chemin de croix, du fait des maladies, des injustices, des violences de toutes sortes. Nous croyons qu’ils sont enfin dans la paix près de toi, car tu es un Dieu de justice et de miséricorde. Dans l’esprit des béatitudes, ancre-nous nous tous, bien-portants ou souffrants, en cette espérance, nous t’en prions Seigneur.
Seigneur, que cette espérance du ciel ravive notre chemin sur terre : un jour, nous te serons semblables et nous te verrons tel que tu es. Que cette espérance ravive tous les croyants de par le monde, quel que soit leur chemin ou leur religion, dans l’espérance de te voir un jour, nous te prions Seigneur.
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(célébrant) Seigneur, prends pitié de notre petite foi, mais vois notre espérance, nous qui venons te rencontrer en cette eucharistie, Dieu vivant pour les siècles des siècles.