Homélie pour le quatrième dimanche de Pâques

« Jésus, j’ai confiance en toi »

Jésus, j’ai confiance en toi. Pourquoi avons-nous confiance en Jésus ? Pourquoi avons-nous confiance en quoi que ce soit ?

Certains disent : « J’ai fait confiance à quelqu’un. Je lui ai donné mon cœur. Il m’a laissé tomber. Maintenant, je ne fais confiance à personne. Je ne veux pas être blessé à nouveau ».

D’autres disent : « Comment peut-on faire confiance aujourd’hui dans notre monde moderne ? La confiance, c’est pour les crédules, les naïfs. Moi, je veux savoir. Dites-moi les faits. Le reste n’est que balivernes ».

Jésus, le Bon Pasteur, nous offre un exemple de confiance et un fondement de confiance pour que nous puissions à nouveau faire confiance.

Tout d’abord, il y a l’exemple de Jésus qui fait confiance au Père. Le Fils reçoit un ordre du Père : « Va dans le monde et accomplis le salut de l’humanité ». Le Père envoie le Fils, et le Fils accepte la mission du Père. Le Fils voit que cette mission le mettra en conflit avec l’Empire romain et les autorités religieuses juives, que cette mission le conduira à la mort. Il y a des loups. Il hésite, comme nous le voyons dans le jardin de Gethsémani, mais il persévère. Il persévère parce qu’il a confiance que son Père sera avec lui jusqu’à la fin. Le Père lui a donné le pouvoir de faire sortir la vie de la mort, le pouvoir de redonner la vie à lui-même. L’amour du Père est absolu, la confiance du Fils est absolue. Il nous a donc aimés, et il nous a aimés jusqu’à la fin.

Deuxièmement, il y a la communication de l’amour du Père à travers le Fils. Nous connaissons l’amour du Père grâce à l’amour du Fils. « Moi, je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et comme je connais le Père ». Nous avons entendu la voix de Jésus qui nous appelle par notre nom. « Suis-moi ». Nous suivons parce que nous avons fait l’expérience de l’amour du Dieu incarné dans les récits des Écritures et dans les récits de nos vies. « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons ». Lorsque j’étais au noviciat et que je faisais mes exercices spirituels de trente jours, un maître des novices a prêché sur la foi de sa mère. Alors qu’elle souffrait et était sur le point de mourir, son fils lui demanda : « Maman, pourquoi crois-tu encore ? Tu as tant souffert ? » Elle lui a répondu : « Mon fils, j’ai trop vu l’amour de Dieu pour cesser de croire ». Elle avait une histoire de foi, et nous en avons une aussi. Nous avons entendu la voix tendre de notre berger, et nous ne pouvons pas ne pas la reconnaître.

Troisièmement, nous avons confiance en Jésus parce que le Père et le Fils nous ont fait un don : la personne même de Dieu dans l’Esprit Saint qui nous habite. Pierre, rempli de l’Esprit Saint, proclame que le nom de Jésus a guéri l’infirme. Pierre, comme nous, a reçu l’Esprit de filiation. Pierre et nous, comme le Fils, sommes désormais les enfants de Dieu. Nous pouvons douter : « Je ne peux pas faire confiance, je ne suis qu’un être humain ». Pourtant, crions avec Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi ». Voilà le grand mystère ! Nous avons, comme Jésus, une volonté humaine, et nous avons, comme Jésus, une volonté divine, même si elle nous est donnée par grâce alors qu’en Jésus elle est par nature. Ainsi, par la grâce de Jésus, nous pouvons faire confiance comme Jésus, et de faire confiance jusqu’au bout.

N’ayez pas peur de faire confiance. Le monde n’a pas confiance, mais Jésus a vaincu le monde. Puissions-nous faire confiance à nouveau. Demandons à Dieu le don de la confiance en nous approchant de l’autel, afin de pouvoir prier avec saint Ignace : « Tu m’as tout donné. À toi, Seigneur, je le rends. Tout est à toi, fais-en ce que tu veux. Donne-moi seulement ton amour et ta grâce, cela me suffit ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Homily for the Fourth Sunday of Easter

“Jesus, I trust in you.”

Jesus, I trust in you. Why do we trust in Jesus? Why do we trust in anything?

Some say, “I placed my trust in someone. I gave my heart to him. He let me down. Now, I trust no one. I do not want to be hurt again.”

Others say, “How can someone trust today in our modern world? Trust is for the gullible, the naïve. Me, I want to know. Tell me the facts. The rest is nonsense.”

Jesus, the Good Shepherd, offers us an example of trust and a foundation of trust so that we can trust again.

First, there is example of Jesus who trusts in the Father. The Son receives a command from the Father, “Go into the world and accomplish the salvation of humanity.” The Father sends the Son, and the Son accepts the Father’s mission. The Son sees that this mission will put him into conflict with the Roman Empire and the Jewish religious authorities, that this mission will lead to his death. There are wolves. He hesitates, as we see in the Garden at Gethsemane, yet he perseveres. He perseveres because he trusts that his Father will be with him until the end. The Father has given him the power to bring life out of death, the power to restore life even to himself. The Father’s love is absolute, so Son’s trust is absolute. So he loved us, and he loved us to the end.

Second, there is the communication of the Father’s love to us through the Son. We know the love of the Father because of the love of the Son. “I am the good shepherd, and I know mine and mine know me, just as the Father knows me and I know the Father.” We have heard the voice of Jesus, calling our name. “Follow me.” We follow because we have experienced the love of the incarnate God in the stories of the Scriptures and in the stories of our lives. “We declare to you what was from the beginning, what we have heard, what we have seen with our eyes, what we have looked at and touched with our hands, concerning the word of life.” When I was in the novitiate doing my thirty-day spiritual exercises, a novice master preached about the faith of his mother. When she was suffering and about to die, her son asked her, “Mother, why do you still believe? You have suffered so much?” She told him, “My son, I have seen too much of the love of God to stop believing.” She had a story of faith, and we do, too. We have heard the tender voice of our shepherd, and we cannot fail to recognize it.

Third, we trust in Jesus because the Father and the Son have given us a gift: God’s very self in the indwelling of the Holy Spirit. Peter, filled with the Holy Spirit, proclaims that the name of Jesus healed the cripple. Peter, like we, has been given the Spirit of filiation. Peter and we, like the Son, are God’s children now. We may doubt, “I cannot trust. I am only a human,” yet, let us cry out with Paul, “It is no longer I who live, but it is Christ who lives in me.” This is the great mystery! We, like Jesus, have a human will, and we, like Jesus, though given it by grace whereas in Jesus it is by nature, have a divine will. Thus, by the grace of Jesus, we can trust like Jesus and trust to the end.

Do not be afraid to trust. The world does not trust, but Jesus has conquered the world. May we trust again. May we ask God for the gift of trust as we approach the altar so that we can pray with St. Ignatius, “You have given all to me. To you, Lord, I return it. Everything is yours; do with it what you will. Give me only your love and your grace, that is enough for me.”