Lc 21,5-19 33ème dimanche temps ordinaire C

les consignes de Jésus en temps de crise

 

Nous sommes à la fin de l’Évangile de Saint-Luc, Jésus livre son dernier discours la veille de son arrestation. Les derniers discours de Jésus, les discours d’apocalypse, ne sont jamais agréables à lire à entendre et aussi à commenter pour le prêtre…

Ces images de chaos sont si loin des images de bonheur et de paix de tant d’autres passages évangéliques, mais ces textes d’apocalypse sont vraies. Elles disent la vérité d’un certain nombre de parties du monde actuel et ces textes nous appellent à prier pour ceux qui affrontent cette réalité afin qu’ils ne se laissent pas vaincre par la peur et le découragement. Nous pouvons penser aux pays qui affrontent en première ligne les changements climatiques. Dans notre communauté, il y a un compagnon d’Haïti. Son pays connait la tempête des gangs comme la tempête des cyclones. Nous pensons aussi aux pays en proie à la violence religieuse, comme le Nigéria, où on nous révèle que depuis les premiers mois de 2025 , plus de 7000 chrétiens ont été tués en raison de leur foi et autant ont été enlevés.

En cette journée mondiale des pauvres, qui dans toutes les églises de France, est aussi la journée du Secours Catholique, on entend fortementl’objection : si Dieu existe, pourquoi les guerres et les tremblements de terre? Pourquoi cette misère qui ne cesse de croître ?  » Il faut entendre cette objection. Une des réponses est de reconnaître que Jésus a annoncé lui même ce monde traversé par les guerres et les tremblements de terre, alors qu’il venait apporter la paix . Ce dimanche, au moins, on n’est sûr qu’il ne parle pas en étant « hors sol ».

Jésus est en train de parler de la nation juive, de la destruction du Temple de Jérusalem qui arrivera 40 ans plus tard mais ce dont il parle,  nous pourrions le dire de toutes les civilisations comme la nôtre qui sont en crise. Les commentateurs de tout bord s’accordent pour dire que nous sommes à un tournant majeur. Cette civilisation qui a tenté d’influencer une partie du globe est en train de perdre souffle puisqu’elle avait mis dans son cœur le mercantilisme. Elle ne peut durer puisqu’elle qui finit par épuiser l’humain. De ce texte pas très attirant à première vue, nous pouvons donc tirer beaucoup d’enseignements pour aujourd’hui.

 Nous pouvons retenir ce dimanche les trois attitudes : le discernement, la patience et la persévérance.

Le discernement : quand Jésus dit : ne marchez pas derrière eux, n’y allez pas ! il y a des gens à suivre et d’autres, souvent séducteurs, à ne pas suivre. on se rappelle que l’erreur d’où qu’elle vienne, dit quelque chose de vrai, mais c’est une vérité tordue, qu’on a idéologisée, et elle peut vite glisser vers le mensonge.

la patience: ne pas se laisser prendre par la peur . « Ne vous effrayez pas!  » Il est normal d’avoir peur, c’est humain, mais Jésus pointe le moment précis où nous nous laissons prendre par la peur, nous laisser mettre sous emprise par la peur. Il y a là une attitude à la fois psychologique et spirituelle déterminante. Il y a les bonnes peurs qu’on pourrait appeler les craintes, celles qui nous mettent en alerte, qui nous réveillent. Et il y a les mauvaises peurs qui entraînent l’emprise et qui sont finalement le contraire de la foi et de l’espérance. Ce passage est très paradoxal car Jésus dit que c’est dans ces grands moments où la peur d’emprise pourrait survenir que nous avons une grande liberté de parler, de témoigner et de se sentir soutenus, de ressentir une force extraordinaire : « pas un cheveu de votre tête ne sera perdu », même pour les chauves!

Et enfin la persévérance c’est-à-dire cette force de résistance dans la durée, ce courage qui dure d’étape en étape, qui se renouvelle, même si par ailleurs on est assez fragile : « C’est par votre persévérance que vous garderez la vie. »

En conclusion je dirais que dans cette page assez dramatique où on vit à la fois le temps de la Passion et de la résurrection, Jésus n’a pas peur pour nous. Sa seule crainte est qu’on manque de discernement, de patience et de persévérance.

PRIERE UNIVERSELLE

 

(célébrant) Seigneur, nous te présentons nos demandes, pressés que nous sommes par l’urgence des besoins du monde : accueille nos cœurs disponibles par ces demandes parmi tant d’autres.

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IL y a dix ans, survenait la tragédie des attentats de Paris. 10 ans après, nous nous souvenons, nous prions pour les si nombreuses victimes, leurs familles meurtries à jamais. Nous prions aussi pour tous ceux qui sont tentés par la violence. Désarme-les Seigneur. Désarme-nous aussi Seigneur lorsque gronde en nous la violence.

 

Il y a quelques semaines, le pape Léon 14 a écrit une exhortation apostolique sur l’amour envers les pauvres : DILEXI TE. En cette Journée mondiale dédiée à ceux qui n’ont ni l’avoir, ni le pouvoir, ni le savoir des diplômes, nous te prions non seulement pour eux mais aussi pour nous tous. Prions pour que que nous ayons chacun, au moins un véritable ami qui soit un pauvre, comme nous le demande le Pape. Si nous n’en avons pas, nous te demandons cette grâce, Seigneur.

 

À Saint-Ignace, a lieu ce dimanche le lancement de la préparation au mariage. Une quarantaine de couples vont réfléchir, méditer, prier sur leur projet de fonder leur couple et leur future famille sur le sacrement qu’il recevront d’ici quelques mois. Nous te prions pour chacun d’eux, pour ce qu’ils diront, ce qu’ils écouteront, les décisions concrètes qu’il prendront, durant cette préparation, soit utile, soit efficace, soit fécond, pour le restant de leur vie. Nous te prions Seigneur

 

 La COP 30, la conférence sur le climat se déroule ces jours-ci au Brésil. Ses décisions seront essentielles, notamment pour réguler la hausse de la température moyenne de la planète. Nous te demandons Seigneur : que ton Esprit descende sur les participants de cette conférence, qu’ils aient à cœur, non d’abord les intérêts de leur propre pays, mais plutôt le sort global des habitants de la terre, qui nous a été confiée par tes mains. Nous te prions Seigneur

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(célébrant) Seigneur, tu connais nos besoins mieux que nous-mêmes, mais tu as choisis de nous confier la terre, bénis chacun de nous en cette eucharistie où nous referrons nos forces spirituelles, en Jésus notre frère et notre Dieu, pour les siècles des siècles.