Homélie du dimanche 24 mai 2024.
Certains eurent des doutes (Mt 28,16-20)
Il y a quelques années, dans l’endroit où je me trouvais, il y avait un petit Adrien et ses parents m’ont raconté qu’un dimanche matin, au moment où tout le monde partait à la messe, voilà qu’Adrien ne veut pas venir… Sa mère vient le trouver : « Adrien, tu ne veux pas venir voir Jésus avec nous ? » Réponse de l’enfant : « – bah, ça ne sert à rien, il est mort ! » Peut-être qu’il trouvait là un alibi pour continuer de jouer, mais dans sa petite foi d’enfant, il y avait certainement un conflit entre son cœur et sa raison. Adrien avait vu une représentation de Jésus en croix, il l’avait sans doute longuement regardée. Il avait compris que le Jésus dont on lui avait tant parlé, il est mort. Et quand on est mort, on est mort ! Ce petit Adrien était comme certains disciples dont Mathieu nous parle aujourd’hui sur la montagne. « Quand ils le virent ressuscité, il se prosternèrent, mais certains eurent des doutes ». Etonnant, cette incise ! On les imagine au sol, la tête entre leurs mains, leur cœur et leur raison en train de dialoguer, entrer en conflit intérieur : « Ah, quand même, à la fin : qui est-il donc, cet homme ? ». Ils ont fait comme Adrien : alors que Jésus ressuscité est avec eux depuis 40 jours, ils tardent à faire place à l’in-croyable. Que voulez-vous, Jésus est le seul fondateur au monde, après Moïse, Bouddha, Mahomet, qu’on proclame aujourd’hui vivant ! Qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.
Je ne sais aujourd’hui ce qu’est devenu Adrien. Devenu adulte, a-t-il continué de prier et de recevoir les sacrements ? A-t-il traversé ses doutes d’enfant pour s’engager dans une vie de service et de joie ? Dieu seul le sait, et nous l’espérons. Mais son souvenir nous apprend, qu’en tant que disciple, notre lente entrée dans le mystère est somme toute normale, puisque les disciples, au moment de quitter leur maître qui leur avait fait pourtant un long apprentissage et qui leur avait fait confiance, en sont -pas tous, quelques-uns- à garder des doutes. Comme eux, nous avons à faire l’expérience qu’il est avec nous tous les jours.
Aujourd’hui, nous sommes face à deux mystères que je vais décrire :
Le Dieu dont nous a parlé Jésus est Trinité d’amour. 2)Jésus continue de visiter les malades qui le lui demandent, et il continue de les guérir. « Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Ce n’est manifestement qu’après Pâques que les disciples ont compris les paroles de Jésus du jeudi saint : « Moi et le Père, nous sommes un ». Ils ont découvert que le vrai Dieu, en fait, ressemblait à Jésus tel qu’ils l’ont côtoyé. C’est bien lui « l’image du Dieu invisible ». Et ce n’est qu’après Pâques, qu’ils ont compris que l’Esprit était une personne, et que Jésus était non seulement Fils de Dieu, mais l’être même, de la même substance que son Père. Ils ont compris que Dieu n’était pas un grand solitaire, mais qu’il était relation, différence. Ainsi, ils ont donné à Jésus le nom de Dieu, se rappelant l’exclamation spontanée de Thomas le soir de Pâques : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Saint Jean écrit au début de son évangile, en lettres de feu : « le Verbe était tourné vers Dieu et le Verbe était Dieu. » C’était donc tout à fait légitime de donner à Jésus comme à l’Esprit le nom de Dieu, même si c’était un acte immense pour des gens issus de la foi juive. Cependant, ils nous disaient : Jésus est Dieu mais -accrochez-vous- si Jésus est Dieu, Dieu n’est pas Jésus. Lorsque le nom de Dieu est sujet d’une phrase, il désigne toujours la personne du Père car c’est lui la source, de qui tout vient. C’est de lui que Jésus le Fils se reçoit entièrement. Jésus est Dieu en tant qu’il est toujours en relation avec son Père. Dans un instant, nous allons dire : « Par lui, avec Lui et en Lui. Dieu le Père a tout créé par son Fils. Nous les humains, avons été avec lui pendant près de 33 ans. Actuellement, nous sommes en Lui, en son Esprit de résurrection.
(homélie de la messe de 11h) Voici le deuxième mystère : aujourd’hui encore, Jésus guérit.
« Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé ». De fait, le ministère de Jésus est marqué principalement par deux réalités : l’enseignement et la guérison. Aujourd’hui, 32 frères et sœurs, marqués par la maladie, vont recevoir le sacrement des malades, car ils ne sont plus totalement maitres de leur vie. Certains souffrent beaucoup dans leur corps ou leur esprit. Ce moment du sacrement va être pour eux un moment d’espérance, un moment de grande remise de soi. Comme, il y a 2000 ans, Jésus a pris un très grand soin des malades, il demande à ses disciples de poursuivre cette mission. C’est pourquoi nous allons faire en son nom le geste de l’imposition des mains, demandant la venue de l’Esprit. Jésus a aussi demandé aux disciples de faire en son nom des onctions d’huile, pour sauver et guérir, c’est-à-dire, pour rejoindre le malade dans sa totalité, corporelle et spirituelle. Ainsi, chacun de vous, allez recevoir l’onction d’huile sur le front et sur les mains : sur le front là où je pense et sur les mains, avec lesquelles j’agis. Le Christ en effet veut faire en toi œuvre de résurrection, il veut venir dans ta souffrance, pour y faire sa Pâques et t’y entrainer. Ce n’est plus le moment du doute, laissons-nous faire.
PRIERE UNIVERSELLE DIMANCHE 24 MAI
(PDT) Trinité Sainte, en ce jour où nous t’honorons dans ton mystère, nous te présentons avec confiance trois intentions parmi les nombreuses que nous portons les uns les autres.
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Seigneur nous sommes très nombreux à avoir été choqués par le travail de certains députés qui ont réécrit le prochain texte de loi sur la fin de vie. Leur réécriture ouvre désormais un boulevard à toutes les transgressions. Nous te prions Seigneur pour que la sagesse et le courage animent d’autres députés et que nos malades et nos médecins puissent vivre encore et toujours les dernières étapes du soin dans la paix et la sécurité. Nous te prions, trinité d’amour
Ce dimanche, 30 d’entre nous vont recevoir (ou viennent de recevoir) le sacrement des malades. Ce sacrement est pour nous le signe que tu chemines avec chacun, apportant aux plus faibles d’entre nous, Ta consolation, ton nouveau souffle. Que ce moment de prière et de grâce intègre davantage nos frères et sœurs malades dans notre communauté Saint-Ignace, particulièrement ceux et celles qui ne peuvent plus se déplacer. Que le souci de leur présence ne nous quitte pas, nous te prions, Trinité d’Amour.
En Galilée, au dernier jour de Jésus, certains disciples eurent des doutes, tout en se prosternant. Merci de nous donner ton Esprit Saint, l’usage de notre raison, ta parole et les enseignements de ton Église pour nous faire avancer vers ton mystère. Un jour nous te rencontrerons, mais déjà nous avons besoin de mieux te connaître pour t’aimer davantage. Donne-nous le goût d’approfondir ce que nous connaissons déjà de toi, Trinité d’amour.
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Père, Fils et St Esprit, commune unité d’Amour, nous allons communier à votre mystère, en prenant dans la prière les joies et les peines du monde. Que votre présence sanctifie toute réalité juste, belle et bonne, Dieu vivant pour les siècles des siècles Amen