Poème pour nos défunts
Dans ma fatigue à ras de terre,
Quand je suis trop faible pour aimer Dieu ou l’homme…
Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle.
Dans mon usure, quand je ne vois plus clair, et que mon cœur se refroidit, que ma dernière vertu à bout de souffle s’assoupit et somnole comme une vieille femme…
Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle.
Dans ma nuit la plus noire, dans le gouffre terrible où Dieu se renverse, où la foi s’écroule comme un château de nuages, où il n’y a plus trace d’espérance sur la terre comme au ciel…
Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle.
Dans la mort où tout disparaît, dans la nuit de la mort ou l’âme n’a plus espace ni temps, dans le rien où je ne retrouverai plus moi ni personne…
Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle.
Dans le noir de toi où je m’habillerai, où plus rien de moi ne sera ce qui fut Toi, ou Toi seul sera le seul être qui demeurera de moi…
Pendant la nuit, Seigneur, Tu me seras fidèle.
Toi seul qui est éternellement,
Toi.
Marie-Noëlle, Notes intimes, Stock 1959
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Bonne Quinzaine!