Jeudi 21 février – 19h15 /21h15 – Centre Sèvres (salle Teilhard de Chardin)

ASSEMBLÉE DE L’ÉGLISE SAINT-IGNACE

UN ESPACE POUR FAIRE GRANDIR LA FRATERNITÉ

Le Grand Débat National

Suite à l’appel des évêques pour faire grandir la fraternité
et au lancement du Grand Débat National,
dix petits groupes se sont constitués à Saint-Ignace.
Cette soirée permettra de remonter leurs contributions et sera suivie d’une table-ronde.

Table-ronde avec :

  • Laurent Aynes, Professeur de droit privé, avocat
  • Swann Bommier, Campus de la Transition
  • Patrice Moyon, Journaliste à « Ouest-France »
  • Dominique Quinio, Présidente des Semaines Sociales de France, Comité consultatif national d’éthique (CCNE), ancienne directrice de « La Croix »
  • Adrien Tardieu, Animateur du parcours Ecologie de la Maison Magis

Echange avec la salle et rédaction d’une synthèse.

Temps d’échange en petits groupes

L’échange se déroulera dans un esprit d’écoute et de respect évangéliques :

  • Accueil et connaissance mutuelle. Présentation brève pour que l’on sache qui est qui ? et ce qui nous amène à venir pour une telle rencontre.
    On peut lire le début du texte des évêques du 11 décembre 2019.

Il peut être bon que l’animateur présente en quelques minutes la cohérence, en vue de notre échange, entre la lettre des évêques et celle du Président.

L’objectif dans l’un et l’autre cas est le même.

  • Temps de prière.
  • On peut prendre le psaume 84 (85) : « Tu as aimé Seigneur cette terre… »
  • Un temps de silence
  • Dire un Notre Père
  • Un chant à l’Esprit
  • Un signe de croix
  • Relire le questionnement des évêques :
  • Quelles sont selon vous, en essayant de les hiérarchiser, les causes principales du malaise actuel et des formes violentes qu’il a prises ?
  • Qu’est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ?
  • Quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ?
  • Quel « bien commun » recherché ensemble pourrait fédérer nos concitoyens et les tourner vers l’avenir ?
  • Quelles raisons d’espérer souhaitez-vous transmettre à vos enfants et petits-enfants ? 

  • Après un temps de silence. Chacun prend le temps de s’exprimer à partir du questionnement : temps où l’on s’écoute l’un après l’autre sans s’interrompre.
  • Echange respectueux de la diversité des positions.
    Avec bien sûr la possibilité de 
faire écho au débat national tel qu’il se présente à cette date.
    On pourra consulter la lettre du Président de la République.
  • Rédaction de quelques idées ou propositions pour enrichir le débat national.

 

Groupe 1 – 6 février (Catherine Colin de Verdière)

Nous étions 5, tous d’un certain âge vu l’heure de la rencontre. Nous avons proposé quelques idées communes, bien sûr liées à ce qui se vivait « avant ».

  • Revoir l’éducation : Formation au savoir et au savoir être, développer la curiosité,  le comment exister. Revivifier le corps enseignant (revalorisation et exigence professionnelle). Donner à chacun la possibilité d’une formation tout au long de sa vie car le métier que je ferai demain n’existe pas encore
  • En s’appuyant sur la devise de la France, égalité des chances et des territoires à revoir complètement ; fraternité par le respect de l’autre, par l’intérêt à l’autre, que tous puissent s’épanouir. Ecouter les associations locales, communales, les élus de terrain, etc. en particulier au moment de concocter de nouvelles lois.
  • Redire tout le positif de notre pays, en parler, valoriser ce qui est bon et beau. Sortir de ces nouvelles toujours catastrophiques et retrouver l’optimisme d’un pays qui « va bien mieux que la majorité des pays du monde ». Valoriser la solidarité qui existe ici et là, en particulier chez les jeunes.
  • Recréer du lien social et une mixité (comme le service militaire le faisait), surtout à l’âge 16/18 ans. Ré ouvrir les maisons de la culture, de la parole dans les villages et dans les quartiers : liens de convivialité non imposés pour sortir de la solitude.
  • Le consumérisme, seul élément dont on nous rabâche les oreilles pour la « croissance » et l’amélioration de l’économie nationale, ne provoque que frustrations et envies et cela cause tant de difficultés dans les familles. De même que les écarts de salaires non encadrés.
  • Le fédérateur : la sauvegarde de la planète qui passe par la sobriété (heureuse) partagée par tous (y compris les pays occidentaux riches, et les personnes riches) et un recul de la consommation
  • Les jeunes sont sensibles à l’avenir de la planète, et prêts à faire des efforts pour. Ne les décevons pas.

Groupe 2 – 6 février – Philippe et Marie de La Bathie

La  réunion débute par la lecture du psaume 84 et par le résumé des lettres du Président de la République et des Evêques, en énumérant les points sur lesquels ils invitent au débat et à la réflexion. La discussion suit l’ordre recommandé par les Evêques.

  1. Les causes du malaise actuel et de ses formes violentes : Fossé creusé entre les élites et le reste de la population, entre le microcosme parisien et la province, insuffisance ou absence de communication (Parlementaires et Elus trop lointains – exception faite des Maires), contraction du pouvoir d’achat aggravant les frustrations générées par l’écart des revenus qui s’accroît et par le contraste entre les modes de vie que proposent les media (publicité de la société de consommation)  et les réalités quotidiennes.
    Autres facteurs : rôle des réseaux sociaux qui provoquent tout à la fois l’individualisation et l’émergence de réactions et de solidarités simplificatrices, l’anonymat pouvant favoriser une violence verbale liée au sentiment d’humiliation de ne pas voir la prise en compte des difficultés ressenties. S’y ajoute le style du Président de la République perçu comme travaillant  dans l’isolement, négligeant les corps intermédiaires et dont la clarté des propos accentue la distance qui le sépare des populations en difficulté.
  2. Comment se sentir davantage partie prenante ?  La crise actuelle peut être l’occasion d’un déclic permettant de favoriser une meilleure communication entre les composantes d’une société invitée à parler. Ce pourrait être :
  • la votation comme en Suisse et le vote obligatoire puisqu’il s’agit du premier acte d’implication citoyenne.
  • l’amélioration des méthodes de communication en accoutumant Elus et Electeurs à des dialogues directs, plus ou moins réguliers, indépendamment du rythme des scrutins, cette nouvelle proximité permettant l’interpellation des Elus et le devoir de rendre compte.
  • l’organisation d’un service civique responsabilisant le citoyen.
  • la simplification du millefeuille territorial (trop d’échelons) en conservant les communes (ce qui n’interdit pas les fusions), en soumettant les Interco au suffrage direct, en clarifiant les responsabilités incombant aux différentes instances par la suppression des superpositions de compétences, notamment pour les aides sociales, en limitant strictement les recrutements et en luttant enfin contre les clientélismes locaux ou non.
  1. Lieux et corps intermédiaires : Redonner vie aux corps intermédiaires, ce qui suppose pour plusieurs d’entre eux, notamment les syndicats (comme d’ailleurs les partis politiques) qu’ils retrouvent de la crédibilité en adaptant leurs discours aux évolutions socio-économiques, qu’ils soient aussi respectés en tant qu’interlocuteurs ; pour d’autres, lobbies, entreprises, associations, il s’agit de les cantonner dans leur rôle.
    Parmi les associations, privilégier celles qui contribuent aux liants et aux insertions ainsi qu’au resserrement des liens et des solidarités, par exemple la fête des voisins dans les quartiers, villages ou plus
    S’appuyer sur les maillages existant et proches des populations: Mairies, Eglises. Pour celles-ci, retrouver d’une manière ou d’une autre le rôle que jouaient leurs parvis au Moyen Age.
    Mieux faire connaître (télévision et écoles) les fonctions des différentes instances administratives : Préfet, Conseil régional et général, Etablissements contribuant au service public.
  2. Bien commun pouvant fédérer les citoyens ? Discussion sur la notion de ‘‘bien commun’’ : Elle est perçue à travers la doctrine sociale de l’Eglise et l’encyclique ‘‘Laudato si’ » : Amour, respect, considération, justice dans la recherche de l’idéal, l’apprentissage se faisant dès l’école.
    Prise en compte de la situation des plus pauvres par la recherche de l’équité. Celle-ci ne relève pas seulement des techniques fiscales, mais aussi de la chasse aux privilèges. Exemples : en France les études sont gratuites et à la charge des contribuables. Pourquoi ceux qui en bénéficient ne seraient-ils pas mis au service des communautés défavorisées pendant un temps proportionnel à la durée de leurs études (une sorte de service civique) ; pourquoi l’Etat ignore les situations dénoncées par la Cour des comptes ?
  3. Raisons d’espérer à transmettre aux enfants : la réponse à donner n’apparaît pas clairement. Peut-être transmettre l’espérance d’une société plus juste, libérée de la course à la consommation, cultivant l’optimisme et prête au partage équitable, la prière devant aider.

Groupe 3 – 10 février – Damien et Eléonore de la Masselière

Fiscalité et Dépenses publiques

Propositions ayant recueilli le consensus des participants :

  • Pas d’impôt Zéro sur le revenu : chaque citoyen, quel que soit son revenu, doit contribuer à la bonne marche de l’Etat via l’impôt sur le revenu, fut-ce de manière très symbolique. Sur ce sujet, le consensus était assez général.
  • Baisse parallèle de la TVA, en particulier sur les produits de première nécessité, et augmentation sur les produits de luxe. En somme, une plus grande différenciation des taux de TVA.
  • Harmonisation de la fiscalité des entreprises au niveau européen
  • Lutte contre TOUTES les fraudes, même les plus minimes, et en particulier les fraudes aux aides de l’Etat. « Qui vole un œuf vole un bœuf ».

Propositions sujettes à débat

  • Alignement progressif des taux de CSG et de contribution sociale pour une répartition plus équilibrée entre actifs et retraités. Sur ce sujet, des avis partagés, certains considérant que les retraités ont contribué à hauteur des taux de charges sociale.
  • Inversement, pas de possibilité d’échapper aux droits de succession : pas de franchise sur les frais de succession, même si la progressivité doit être lente et les taux maximum réduits. Sur ce sujet, les avis étaient plus partagés. Proposition parallèle de suppression des frais de succession.

Organisation de l’Etat et des Services publics

Propositions ayant recueilli le consensus des participants :

  • Augmenter le pouvoir de la Cour des comptes : avis coercitifs et non pas consultatifs. Pour assurer la représentation démocratique de la Cour des Comptes, élection du Président (Grands Electeurs ?) sur le temps long (exemple des Cours Suprêmes dans différents pays). Responsabilité du statut des Elus des deux Chambres donnée à la Cour des Comptes (pour éviter le risque d’être juge et partie). Inversement, budget et statut de la Cour des Comptes établi par l’Assemblée Nationale
  • Fin du statut des fonctionnaires pour les nouveaux embauchés (pas de changement pour les fonctionnaires actuellement au statut mais plus de « titularisation »), contrats à durée limitée, renouvelables mais pas automatiquement. Rémunération des fonctionnaires partiellement variable, au mérite.
  • Millefeuille administratif : diminution du nombre d’entités territoriales. Exemple : Suppression de 70% des communes (pas d’intercommunalité qui n’est finalement qu’une couche supplémentaire) permettant à la fois de limiter les coûts et de professionnaliser les maires (grande difficulté d’être maire d’une petite commune aujourd’hui, car grande responsabilité, sans moyen ni formation) – en Italie, 8000 communes, 35.000 en France.
  • Revenus des professeurs : valoriser et encourager l’enseignement en ZEP par une différenciation massive des revenus des professeurs.
  • Services publics numériques : assurer l’accessibilité et la formation à tous
  • Simplification des aides de l’Etat aux citoyens.

Propositions non débattues

  • Réduction des normes et des contraintes
  • Suppression du principe de précaution
  • Simplification des procédures du greffe du Tribunal de Commerce

Démocratie et Citoyenneté

Propositions ayant recueilli le consensus des participants :

  • Aides d’Etat conditionnées, au minimum à un travail d’intérêt général (pas d’aide sans contrepartie)
  • Remise en place du / des jours de carence pour les fonctionnaires
  • Unification des régimes de retraite, des salaires minimaux…
  • Communiquer systématiquement à chaque utilisateur des services de l’Etat le coût de la prestation rendue, en particulier sur les frais de santé, par souci de responsabilisation. Exemple : frais d’hospitalisation apparaissant sur les relevés de Sécurité Sociale.

Propositions sujettes à débat

  • Vote : Rendre le vote obligatoire, comme en Belgique. Prise en compte du vote blanc : si, au deuxième tour d’un scrutin majoritaire, le vote blanc est en tête, annulation de l’élection (avantage de limiter les cas d’annulation tout en laissant la porte ouverte)
  • Proportionnelle : conserver le scrutin majoritaire à l’Assemblée Nationale, garant de la stabilité mais introduire de la proportionnelle au Sénat pour garantir la représentativité.
  • Mise en place de dispositifs pour encourager les citoyens à acheter français ou européen
  • Cumul des mandats: revenir à la possibilité de cumuler les deux mandats de Député et Maire pour maintenir un lien entre l’Assemblée et la vie réelle.
  • Rémunérer les députés en fonction de leur présence réelle à l’Assemblée. Pas de chaises vides dans les rangs (honteux en terme d’image).

Propositions non débattues

  • Assurer une différence réelle entre aides d’Etat et salaire minimum pour garantir un meilleur revenu à ceux qui travaillent.
  • Réduction du nombre de députés et sénateurs et des Commissions
  • Possibilité de référendums locaux. Pas de RIC.
  • Importance des corps intermédiaires.

Transition Ecologique

Propositions ayant recueilli le consensus des participants

  • Encourager les circuits courts pour les dépenses alimentaires. Interdire / Taxer les fruits et légumes Hors Saison (qui voyagent en avion avec une empreinte carbone catastrophique)
  • Affichage obligatoire de l’empreinte carbone (étiquetage des produits, à la manière des étiquetages de nutrition)

Propositions non débattues

  • Gestion mondiale du CO2
  • Encourager les puits canadiens comme dispositifs de chauffage individuel (température ambiante constante à 12°, le chauffage ne chauffe que marginalement)
  • Rendre concrète la nécessité de la fiscalité écologique

Groupe 4 – 14 février – Henri Aubert

1 – Causes du malaise actuel ? 

* Sentiment de « laissé-pour-compte » des plus démunis car :

  • Décisions prises au plus haut niveau de l’État, par des élites, sans tenir compte de la différence entre capitale et province (désertification des campagnes), des problèmes de la ruralité (les 80 km/h), et des besoins des plus fragiles (âge et santé) dans les choix macro-économiques,
  • Inégalités sociales : le ras-le-bol fiscal (ex : les petites retraites) et la question de l’immigration, sources de rancœur,

* Millefeuille des structures administratives, sociales et politiques,

* Manque d’espaces de paroles, d’où beaucoup de souffrances : violence et radicalisation pour se  faire entendre.

* Fracture sociale accentuée par les médias, la technologie galopante (Face book, Tweeter, recherches médicales etc.)

* Manipulation, radicalisation de certains partis et les incivilités.

* Peur du changement de société : familles éclatées, monoparentalité, individualisme etc.

* Réformes trop longues et trop complexes à mettre en place en contradiction avec le désir impératif immédiat des besoins exprimés « tout, tout de suite ! »

II- Qu’est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ? 

– Trouver des lieux de paroles

– Apprendre à décrypter ensemble les textes politiques et/ou religieux

– Profiter des nouvelles technologies pour plus de contacts et oser le dialogue :

– Tenir compte aussi des plus démunis dans les décisions et les expliquer.  

III Quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ?

– Remettre en valeur le rôle des syndicats, les réunions de quartier, les réunions d’intercommunalités, les conseils syndicaux, les partis politiques et associations.

– Développer à l’école l’instruction civique et, à tous les niveaux, y former les élèves par le sens de l’écoute, du dialogue, du bien commun au respect de l’autre malgré sa différence (couleur de peau, origines, religion, formation par les grandes écoles, modes de vie, langue…)

– Favoriser les lieux de formation sur les instances politiques françaises et européennes.

– Trouver des lieux de partage et d’apprentissage :

– Les Mouvements d’Action Catholique ayant une visée collective, une écoute de l’autre et une sensibilité aux questions de société.

– Prendre des décisions au plus près des personnes concernées et en parler.

IV – Quel bien commun ensemble pourrait fédérer nos concitoyens et les tourner vers l’avenir ?

– La recherche de l’approfondissement de notre culture commune et l’acceptation de celle des autres.

– Trouver des lieux qui donnent du sens à la vie commune et pas uniquement à une visée financière et libérale.

Groupe 5 – 15 février – Jean-Paul Redouin

I – Quelques réactions face au malaise actuel

  • Nous participons à ce débat en tant que citoyen et chrétien. Ce n’est pas antinomique mais complémentaire : cette double appartenance est un appel à vivre en responsabilité (cf. le discours de E. Macron aux Bernardins).
  • Les Gilets Jaunes ne représentent pas la jeunesse ni les immigrés ni les plus pauvres (on le voit sur les images) mais ils font entendre le cri de personnes invisibles.
  • Les ronds points et les manifestations ont permis de recréer du lien social face à un sentiment d’isolement et au mépris qu’ils perçoivent de ceux qui prennent toutes les décisions.
  • Afin d’être reconnus, il y a un grand besoin d’être consulté pour les questions de la vie quotidienne : davantage de local, moins de centralisation.
  • Notre société apparaît déstructurée ; quelques constats :
  • La (sur)-consommation qui devient un des principaux repères dans la vie ;
  • Des villages isolés, des centres ville déserts et des périphéries éclatées qui entraînent des modes de vie juxtaposés sans réels échanges quand tous les déplacements se font en voiture ;
  • Des technologies de communication qui poussent à se tourner vers l’extérieur et ne facilite pas l’intériorité.

II – Quelques pistes évoquées

  • Priorité à la proximité. Créer des espaces où l’on peut exprimer son avis. Utiliser les solutions digitales pour organiser des consultations locales et rendre compte des décisions prises.
  • Face à la complexité des problèmes et au besoin de comprendre : il y a une nécessité d’explication indispensable et pas seulement de communication, notamment via la télévision.
  • Face aux exigences de mobilité professionnelle croissante : l’amélioration de la formation des plus jeunes mais aussi des personnes en activité doit être prioritaire. Ce manque est en grande partie à l’origine du sentiment de déclassement de beaucoup de ceux qui manifestent.
  • Faire des paroisses des lieux qui créent des liens car l’Eglise c’est aussi chacun de nous. Redonner à la paroisse son rôle, celui de fédérer les chrétiens, d’être force de rassemblement. En faire un lieu d’échange de compétences, de bourse à idées (soutien scolaire ; liens avec des personnes malades ou isolées ; faire connaître les associations auxquelles on participe). Pour se faire, puiser dans nos valeurs chrétiennes et relever la tête.
  • Mettre de l’huile dans les rouages, dialoguer et accepter de voir les injustices. Sans les Gilets jaunes on n’en serait pas là ! Comme toute révolte, il y a de la violence, mais il faut aussi la comprendre. Dans les métropoles, la vie semble plus « douce », en province, tout se complique : acheter du pain, aller à la pompe à essence, chercher un distributeur d’argent, acheter ses médicaments à la pharmacie, poster une lettre, … Alors que nous, parisiens, nous descendons de chez nous et tous ces services sont à moins de cinq minutes de notre appartement ! Les Gilets Jaunes se révoltent contre la disparition de services publics, ils paient leurs impôts mais n’en voient pas de bénéfice.
  • Améliorer le maillage du pays en terme de transport, notamment ferroviaire (Cf exemple de l’Allemagne où l’interconnexion est essentielle par rapport au TGV)

III – Quel bien commun ?

  • C’est d’abord de veiller à notre terre. Laudato Si’ n’est pas assez connu et commenté dans nos paroisses. Il s’agit d’abord de notre propre responsabilité de chrétien-consommateur et pas seulement de celle du gouvernement.
  • Fraternité et responsabilité sont étroitement liées : nous devons chacun s’interroger sur ce que je peux apporter à mon voisin, à ma paroisse et à mon pays.
  • Notre bien commun, ce sont aussi des acquis communs : les mécanismes de protection de la santé ; de l’éducation pour tous ; de retraite. Ce sont des facteurs de cohésion sociale indispensable pour chacun mais d’abord pour nos frères les plus fragiles.

IV  Des raisons d’espérer ?

  • Espérer c’est comprendre cette crise comme une opportunité de se changer soi-même et accepter d’entendre le cri de la terre et de nos frères.
  • C’est regarder les initiatives des plus jeunes qui réagissent, animés d’une profonde flamme spirituelle. Animée par une force de vie, d’entraide, cette jeunesse s’organise et se regroupe, fonde des associations pour s’occuper des autres, part en mission à l’étranger : « on est jeune, on peut y aller ».
  • Les jeunes se mobilisent sur le climat et leur engagement dans ce combat peut être communicatif ! Nous, adultes, qu’avons-nous fait de notre enthousiasme à changer le monde, étions-nous trop gâtés ? Conscients que notre monde actuel marche sur la tête, ils s’organisent de façon concrète (voir ce qui est fait en Europe du Nord).
  • C’est commencer chacun à examiner sa manière de consommer.
  • C’est être attentif à ce que notre bien-être personnel ne menace pas le bien-vivre ensemble.

Groupe 6 – 16 février – Carmel Saint Joseph

Dans une société en grande mutation, nous constatons que des attentes, des espoirs, des incompréhensions, des mécontentements n’ont pas été entendus, provoquant la crise que nous connaissons.

Remettre plus de démocratie.

Rapprocher les citoyens des lieux de décisions, qu’ils soient davantage partie prenante

Que les citoyens puissent proposer des questions au Parlement

Renforcer le pouvoir du Parlement

Principe de subsidiarité à développer

Entendre davantage ceux qu’on n’entend pas

Développer les corps intermédiaires

Supprimer les articles qui font passer des décisions en force. cf art 49/3 –

 

Nécessité de davantage de solidarité

Que chacun soit respectueux de l’autre : de « haut en bas », des politiques aux citoyens

Etre vraiment citoyen, avec ses droits et ses devoirs !

Un travail de nous tous, dans le quotidien.

Reconnaître la dignité de l’autre et ses droits, œuvrer pour plus de fraternité

Renforcer les liens sociaux.

Créer des lieux de rencontres conviviaux,  d’écoute, de partage, de débat

 

Besoin de plus de justice sociale

La pauvreté et la misère s’accroissent.  Chômeurs de plus en plus démunis !

Reconsidérer les écarts de salaire

Que chacun puisse vivre dignement : partage du travail, conditions de travail à examiner !

Demander davantage à ceux qui disposent de revenus très supérieurs

évaluer les contrats passés, les engagements ont-ils été tenus (embauches/ ISF…)

Groupe 7 – 17 février – David et Marie-Hélène Loison

  • Causes du malaise
  • Le malaise est avant tout anxiété : la montée des inégalités générant un sentiment d’injustice, le chômage, la pollution, s’y ajoute un sentiment de perte de contrôle et d’impuissance.
  • Nous manquons de faire confiance, tout particulièrement envers la jeunesse qui doit sans cesse faire ses preuves.
  • Enfin la classe politique est discréditée : crise de la représentation et sentiment d’impuissance face aux enjeux financiers et aux lobbies.

 

  • Et 3- Participation des citoyens
  • Recréer ou revitaliser des espaces de concertation en dehors des enjeux politiques (ex CES)
  • Rendre le Parlement européen plus représentatif (liste européenne globale)
  • Redéfinir les échelons de décision pertinents, sans doute différents du découpage actuel. L’échelon de proximité apparait propice à une participation citoyenne, et le référendum peut y être une voie de décision appropriée.
  • La vigueur du tissu associatif est soulignée. Il faudrait davantage en parler et les intégrer aux mécanismes de concertation.
  • Qu’il s’agisse des concertations locales, des débats associatifs, ils sont une maille vivante pour comprendre et faire surgir la décision politique. Le modèle synodal qui trouve une place renforcée avec le pape François pourrait être un paradigme utile de notre vie politique.
  • Bien commun
  • Le système de protection sociale doit être repensé pour prendre en compte l’allongement de la durée de vie, en fonction des métiers.
  • La protection de la planète et de l’environnement sont un enjeu susceptible de mobiliser les jeunes.
  • L’espace du dialogue est aussi notre bien commun, il mérite d’être reconstruit et repensé en suivant peut être de loin le modèle local / universel de l’église (voir plus haut)
  • Raisons d’espérer
  • Les générations précédentes ont démontré leur capacité à faire face à des contextes tout aussi difficiles: cette énergie et confiance dans la capacité à trouver des solutions doit être transmise. Croire fermement que l’humanité peut s’en sortir, qu’elle est douée d’un élan vital, est un préalable au dialogue, à la confiance que nous pouvons avoir envers l’autre et tout particulièrement les jeunes.

Groupe 8 – 17 février – Michel et Bernadette Moreau

Composition du groupe : 4 hommes et 4 femmes, en activité ou retraités, dont deux personnes ayant vécu longtemps à l’étranger, (Afrique et Italie).

Restitution des échanges :

1 / causes principales du malaise actuel et des formes violentes qu’il a prises 

  • précarité sociale croissante pour des populations de retraités ou d’actifs à faibles ou moyens revenus, notamment depuis la crise de 2008
  • clivage entre les gagnants et les perdants de la mondialisation
  • panne de l’ascenseur social qui ne favorise plus les parcours individuels, les promesses de réussite par l’école (en mauvais état) ne se réalisent plus.
  • individualisme et pression de la société de consommation
  • aménagement inéquitable du territoire au détriment des petites villes, des territoires, et conséquences négatives sur le mode de vie quotidienne (par exemple  transports publics /voitures individuelles) et perte de liens sociaux
  • sentiment d’invisibilité éprouvé par certaines catégories sociales qui ne  se sentent pas écoutées par des acteurs politiques très loin de leur réalité quotidienne.
  • perte de confiance dans les politiques.
  • Trop forte attente d’assistance de la part de l’Etat , trop grande revendication de droits, et attentes focalisées sur le président de la république
  • légitimation des discours violents comme dans autres pays (Trump) qui libèrent la parole

2 / ce qui pourrait permettre aux citoyens de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques :

  • A côté de la démocratie représentative développer des mécanismes de démocratie participative ou consultative.
  • Rendre plus vivant ce qui existe déjà comme les conseils de quartiers, en se donnant le temps de diffusion de l’information et du débat et en nous y impliquant nous-mêmes.
  • Identifier des lieux de rencontre et du construction du lien social dans les villages et petites villes qui en manquant notamment autour de la mairie.
  • Organiser des Jurys citoyens composé de citoyens tirés au sort et bien formés sur un type de sujet pour donner leur avis
  • Créer un conseil national de la république composé partiellement de citoyens tirés au sort aléatoirement et de politiques, en limitant la pratique de carrières entières dans la politique
  • Développer des référendums comme en Suisse avec des questions à choix multiples en évitant les questions théoriques
  • Introduire une part de proportionnelle dans les élections à l’assemblée nationale pour mieux représenter les différents partis politiques.
  • Renforcer la décentralisation (Tout ne doit pas remonter à Paris) pour rapprocher la décision du terrain en responsabilisant les acteurs locaux.

3 / lieux ou corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation :

  • Les collectivités territoriales à condition de distinguer mieux leurs rôles respectifs
  • Les paroisses malgré leur pauvreté de moyens restent des lieux de rencontre favorisant le lien et la solidarité
  • Les associations de toute nature favorisant le vivre ensemble
  • Les syndicats s’ils apprennent à s’ouvrir à des secteurs professionnels qu’ils connaissent peu (très petites entreprises, services à la personne)
  • Le CESE dans une composition moins centrée sur les experts ou les membres des corps intermédiaires

4/ Bien commun recherché ensemble et fédérant nos concitoyens pour les tourner vers l’avenir :

  • -Ecologie et sauvegarde de la planète et changement de mode de vie en accompagnant toutes les catégories sociales dans cette évolution, avec le soutien des jeunes qui se mobilisent.
  • -Santé publique et lutte contre les facteurs dont les facteurs environnementaux et sociaux à l’origine de pathologies graves
  • L’avenir des jeunes à travers l’éducation, la formation, l’apprentissage rénové pour relancer l’ascenseur social
  • L’emploi pour renforcer les compétences et la fierté des professionnels
  • L’encouragement à la créativité dans le monde économique par la mise en réseau d’acteurs créateurs, innovateurs et industriels
  • Une laïcité  ouverte, créatrice d’échanges et de liens.

5 /Raisons d’espérer pour nos enfants et petits-enfants :

  • Crise actuelle peut-être une chance car elle nous réveille et nous fait travailler sur nos propres représentions. Elle provoque des débats salutaires et nous oblige pour faire face aux difficultés actuelles de nous mettre à la recherche d’une plus grande solidarité.
  • En recherchant des solutions moins descendantes, prenant en compte la parole des plus faibles, en allant aux périphéries.
  • Incitation à ouvrir le dialogue entre gens qui ne se parlaient pas ou plus et apprentissage des modalités de concertation et de co-construction dans les instances politiques et sociales.
  • Encouragement des initiatives nombreuses pour un mode de vie plus respectueux de l’environnement, moins polluant, une économie plus sociale et solidaire et communication sur tout ce qui se fait dans ce sens et en s’appuyant sur ceux qui savent faire.

Recentrer les catégories sociales les plus aisées qui vivent dans un univers mondialisé sur l’intérêt de ce qui se vit dans leur pays.